1 Corinthiens 5, 1-13

Le Christ, notre pâque, a été immolé

Baudouin de Ford

Le Sacrement de l’autel, p. 319s

       Le Christ, notre Pâque, a été immolé. Le mot « pâque » ici désigne, à la fois, la fête et la victime immolée pour la fête : l’une et l’autre signifiaient le Christ. Car le Christ est à la fois notre fête, notre joie, notre jour d’allégresse et d’exultation, et notre victime offerte pour nous, préparée par Dieu pour que nous la mangions.

       Mangeons donc ce repas ! Si nous sommes pâte nouvelle et pains azymes, comment peut-on nous dire, ou plutôt comment pouvons-nous dire : Mangeons ce repas, si ce n’est que nous sommes à la fois festin et convives ? Nous devons nous nourrir du Christ, qui est pour nous le pain, et lui aussi se nourrit de nous : il est écrit de lui qu’il paît parmi les lys. Et lui-même dit dans l’Apocalypse : Je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. Festoyons donc en présence de Dieu, jouissons de notre joie !

       Non avec le vieux ferment, non avec un ferment de malice et de perversité, car il est innocent, l’Agneau qui efface le péché du monde. La malice et la perversité peuvent se distinguer l’une de l’autre, si l’on entend, par exemple, la première du péché contre Dieu, la seconde du péché contre le prochain. Mais de quelque manière qu’on les distingue, nous devons fuir tout péché qui est malice ou perversité, et embrasser une vie pure, afin de pouvoir festoyer avec des azymes de pureté, en nous gardant purs de tout péché, et avec des azymes de vérité, en faisant le bien sans ruse, ni feinte.

       Le Christ est la victime de notre passage. En passant lui-même de ce monde au Père, il nous a ouvert la route pour passer, et il nous enseigne le moyen : En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle. Il n’est pas mis en jugement, mais il a passé de la mort à la vie.

       Pour nous, cependant, il existe deux passages : d’une mauvaise vie à une bonne, ou de la bonne à la vie bienheureuse. Le passage des Hébreux hors d’Egypte est le signe de ces deux passages ; celui du Christ passant de ce monde au Père en est la cause.