Deutéronome 10,12 – 11,7+26-28

Servir et aimer Dieu de tout ton cœur

Cahiers de la Pierre-qui-Vire

Dieu est Dieu, p. 82s

        Ce qui importe, c’est que nous cherchions à maintenir notre âme dans un contact intime avec Dieu, dans une foi humble, simple, vive. Il faut que nous nous rendions compte que dans la prière, et toujours, chacun de nous doit être docile à Dieu : c’est Lui le Maître intérieur que l’âme doit écouter. Il nous a appelés à la vie pour nous parler ; et nous vivons pour demeurer avec Lui, pour vivre dans son intimité, pour accueillir son amour, pour avoir toujours plus claire la vision de sa volonté à notre égard, pour recevoir de Lui ces secours surnaturels qui sont nécessaires à notre réponse de plus en plus généreuse et fidèle. Toute notre vie doit être amour, et un amour qui engage l’intime de notre être. Dans notre don à Lui, dans notre réponse à Dieu, nous ne devons faire aucune réserve ; pour cela, il est nécessaire que la pureté de cœur rende intègre et parfait le don que nous lui faisons de nous-mêmes.

        Tu aimeras Dieu de tout ton cœur. Israël, qui a médité ces paroles depuis des millénaires, a enseigné, qu’aimer Dieu de tout son cœur, c’est diriger vers Dieu seul l’intention de la volonté. Tout le cœur aime Dieu quand le cœur n’est pas divisé. L’homme qui veut aimer Dieu avec tout son cœur doit exclure toute duplicité, toute hésitation ; alors, en pure simplicité, il tend à Dieu seul et s’abandonne joyeusement à Lui.

        Si nous voulons aimer Dieu, la purification du cœur s’impose avant tout. Il faut aimer Dieu avec le cœur. C’est seulement quand nous l’aimerons de tout notre cœur qu’en outre nous pourrons l’aimer et l’aimerons de toutes nos forces. C’est de la source intime du cœur que découle naturellement toute la vie.

        La purification du cœur exige que nous nous libérions de notre égoïsme. Saint Augustin a une phrase lapidaire au début de la Cité de Dieu : Il y a deux lois : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, et l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi. Dans la mesure où nous vivrons pour Lui nous saurons donc mourir à nous-mêmes, à notre égoïsme ; nous saurons nous déraciner, nous arracher à nous-mêmes, pour nous tourner vers Lui, pour nous donner à Lui.