Marc 16, 9-15

Les trois femmes au tombeau

Adrienne von Speyr

Saint Marc, points de méditation, p. 700s

        Ces trois femmes sont celles qui se tenaient sous la croix, qui, depuis des années, suivaient le Seigneur dans un mandat véritablement féminin et le servaient. Elles sont liées au Seigneur. Marie-Madeleine l’est parce qu’elle lui a confessé ses péchés et qu’il les lui a remis. Elle s’est tenue sous la croix, et a vu combien Jésus a souffert pour le péché du monde. Le Seigneur, lui, a vu, du cœur de sa Passion, comme Marie-Madeleine se tenait là libérée de tout péché. Elle a été pour lui une consolation dans sa Passion. M     ais son mandat ne s’arrête pas là, il continue. Le Seigneur est mort, abandonné des hommes et de Dieu. Or, pour que l’espérance de la résurrection soit propagée, Marie-Madeleine, l’ancienne pécheresse qui, à la fois, a reçu la consolation de l’absolution et est devenue la consolatrice, doit être présente le matin de Pâques.

        Puis il y a là la mère de Jacques et Salomé. Leur mandat à elles aussi continue. Que le Seigneur soit mort et qu’elles ne puissent plus le suivre comme le Vivant ne change rien au fait qu’elles sont dans leur mandat et ont des choses à exécuter. De même leur communauté n’est pas dissoute. C’est ensemble qu’elles ont suivi le Seigneur, ensemble qu’elles se sont tenues sous la croix, ensemble qu’elles achètent maintenant les aromates pour oindre le Seigneur. L’onction que le Seigneur a reçue à Béthanie comme prélude à l’ensevelissement à venir doit être maintenant poursuivie dans sa mort. Que pensent-elles de l’ensevelissement du Seigneur ? Nous savons seulement qu’elles persistent dans leur mission, qu’elles sont fidèles, fidèles à la communauté, fidèles à leur mandat, fidèles à leur appartenance au Christ. Cela n’empêche pas que chacune ait sa personnalité bien marquée. Chacune se tient de façon responsable devant le Seigneur, chacune se distingue de l’autre. Elles font ensemble ce qui est demandé dans un esprit de communauté, mais aussi dans un esprit de gratitude. Ces trois femmes vivent les premières heures de la résurrection sans savoir que le Seigneur est vraiment ressuscité. Ces femmes ne vont pas du tout réaliser ce qu’elles ont l’intention de faire. Il n’y a plus de corps du Seigneur à oindre ! Pourtant elles sont là parce qu’elles doivent être là, et elles font ce qu’elles doivent faire, bien que ce qu’elles doivent faire ait un aspect différent de ce qu’elles attendent.