Apocalypse 4, 1-11

La porte ouverte

Saint Augustin

Exposition de l’Apocalypse de saint Jean, homélie3, OC 11, p. 508s

         Après cela, je vis une porte ouverte dans le ciel. Cette porte ouverte, c’est Jésus-Christ, qui a dit lui-même qu’il était la porte. Le ciel, c’est l’Eglise où se traitent toutes les affaires qui concernent le ciel, comme le dit l’apôtre Paul : Il est venu renouveler toutes choses dans le ciel et sur la terre. On peut entendre par le ciel l’Eglise primitive composée de Juifs convertis, et par la terre l’Eglise formée de païens. Montez ici, et je vous montrerai. Cette invitation s’adresse non seulement à saint Jean, mais à l’Eglise, et à tous les fidèles. En effet, celui qui a vu dans le ciel la porte ouverte, c’est-à-dire qui a cru que Jésus-Christ est né, a souffert, est ressuscité, est monté sur les hauteurs, et voit les événements futurs. Comment s’élève-t-on sur ces hauteurs ? Sur les pas de la foi et de l’humble croyance. Le Sauveur semble dire ouvertement ici à chacun des élus : Veux-tu connaître les mystères de Jésus-Christ et de son Eglise ? » Monte par la foi, et atteins ces vérités par l’humble croyance de l’Esprit. C’est avec raison que, la première voix que saint Jean a entendue, l’invite à monter jusqu’à la porte du ciel, jusqu’au ciel lui-même ; c’est qu’en effet chacun des élus qui veut arriver sans danger, en marchant avec l’aide de la foi, jusqu’à l’Evangile, et jusqu’aux mystères de la vraie foi, doit se fortifier par la doctrine de l’Ancien Testament qui précède le Nouveau. Et voici qu’un trône était dressé dans le ciel, c’est-à-dire dans l’Eglise. Et celui qui était assis paraissait semblable à une pierre de jaspe et de sardoine. Ces comparaisons conviennent parfaitement à l’Eglise. Le jaspe a la couleur de l’eau, et la sardoine celle du feu. Ce sont, comme nous l’avons dit, la figure des deux jugements, l’un qui a déjà été accompli par l’eau, l’autre qui, à la fin des siècles, s’accomplira par le feu. Dans le jaspe, on peut voir encore une figure de la divinité de notre médiateur. Et autour du trône, il y en avait vingt-quatre autres, et sur ces trônes étaient assis vingt-quatre vieillards. Ces vieillards représentent l’Eglise toute entière, selon les paroles d’Isaïe : Lorsque j’aurai été glorifié au milieu des vieillards. Ces vingt-quatre vieillards sont les chefs des peuples et les peuples eux-mêmes. Les douze premiers sont les apôtres et les premiers pasteurs de l’Eglise, et les douze autres le reste de l’Eglise. Et du trône sortaient des éclairs et des voix. Ces éclairs et ces voix sont la prédication de l’Evangile, les voix représentent les paroles, les éclairs les miracles.