Luc 14, 1a + 7-14

« Celui qui s’élève sera abaissé, celui que s’abaisse sera élevéPaul VI »

Saint Augustin

Discours sur le psaume 83, OC 13, p. 534

        J’ai préféré être abaissé dans la maison du Seigneur plutôt que d’habiter sous les tentes des pécheurs. Celui qui parle a trouvé la vallée des pleurs, il a trouvé la bassesse de laquelle il doit monter. Il sait que, s’il veut s’élever, il tombera, et que, s’il s’abaisse, il sera élevé. Il préfère donc s’abaisser pour être élevé. Combien y en a-t-il qui veulent s’élever au-dessus de la tente qui renferme le pressoir du Seigneur, c’est-à-dire l’Eglise catholique, qui veulent les honneurs et ne veulent pas connaître la vérité ? S’ils avaient dans le cœur ce verset : J’ai préféré d’être abaissé dans la maison du Seigneur, plutôt que d’habiter sous les tentes des pécheurs, ne repousseraient-ils pas ces honneurs ? Ne courraient-ils pas à la vallée des pleurs pour y trouver des degrés dans leur cœur, pour aller au-delà des vertus à la vertu, et pour mettre leur espérance dans le Christ et non dans je ne sais quel homme ? Ô bonne parole, parole qui donne la joie, parole qu’il nous faut choisir : J’ai préféré être abaissé dans la maison du Seigneur plutôt que d’habiter sous les tentes des pécheurs. Il a choisi d’être abaissé dans la maison du Seigneur, mais celui qui invite au festin appelle au premier rang celui qui va s’asseoir au dernier rang et lui dit : Monte. Pour lui, il n’a choisi qu’une chose : être dans la maison du Seigneur, à quelque place que ce fût, mais non cependant hors du seuil.

        Pourquoi a-t-il préféré être abaissé dans la maison du Seigneur plutôt que d’habiter sous les tentes des pécheurs ? Parce que Dieu aime la miséricorde et la vérité. Le Seigneur aime la miséricorde qui l’a d’abord fait venir à son secours ; il aime la vérité pour donner à celui qui croit ce qu’il lui a promis. Reconnaissez la miséricorde et la vérité dans l’histoire de saint Paul, autrefois Saul, le persécuteur. Il avait besoin de miséricorde ; il dit qu’il lui a été fait miséricorde. Dieu n’a pas voulu exercer alors la vérité en punissant le pécheur. En effet, si le pécheur eût été puni, n’était-ce point le triomphe de la vérité ? Le Seigneur a donc fait preuve de miséricorde envers lui ; après la miséricorde est venue la vérité. C’est ce que dit Paul : J’ai obtenu miséricorde, moi qui, auparavant, étais blasphémateur, persécuteur, outrageux ; mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu.