Amos 1,1 – 2,3

Qui était Amos ?Paul VI

Père Jésus Asurmendi

Amos et Osée, Cahiers Evangile 64, p. 9s

        Le livre d’Amos offre peu de renseignements sur la personne du prophète, et ce qu’il en dit n’est pas forcément homogène. Le titre du livre est un texte difficile, et probablement retouché. Il présente Amos comme l’un des Noqédim de Téqoa. Le mot Noqèd est difficile à traduire ; il est appliqué, en 2 Rois 3,4, au roi Mesha de Moab, qui payait cent mille agneaux par an au roi d’Israël, comme tribut. Quoi qu’il en soit du chiffre, il ne s’agit pas d’un berger ordinaire ! Certains textes d’Ougarit mentionnent des noqédim, entourés de militaires et de prêtres, à l’intérieur d’une énumération de catégories professionnelles. Ces références sont peu précises, et elles ne clarifient guère le sens exact du mot noqèd appliqué au prophète. En Amos 7,14, le mot fait dire au prophète Je suis bouvier et traiteur de sycomores. Il est donc permis de penser qu’il fut un éleveur important ; d’ailleurs le Talmud affirme qu’Amos était riche.

        La signification de l’expression traiter les sycomores a fait l’objet de différentes positions. En fonction des traductions et des renseignements fournis par les anciens sur le fruit de cet arbre, on peut penser que l’une des activités d’Amos consistait à inciser les figues de sycomores afin qu’elles parviennent à maturité. Le lien de cette activité avec l’élevage est évident, les figues de sycomores servant à nourrir le bétail. Le pays d’Amos se prêtait à l’élevage, surtout du petit bétail. Le fait que le prophète se soit occupé de sycomores tendrait à établir qu’il voyageait assez, surtout du côté de la Shéféla. Cet enracinement socio-professionnel expliquerait, peut-être, la largeur de son horizon, ainsi que son langage très proche  du monde rural.

        Comme pour de nombreux autres prophètes, on ne connait pas le nom de son père. En revanche, le texte indique son lieu d’origine : Amos était de Téqoa, petite bourgade à 7 kilomètres au sud-est de Bethléem, à la lisière du désert de Juda. A noter que Toqoa figure également dans l’histoire de la succession de David : Joab, le bras droit du roi, fait intervenir une femme de Teqoa pour provoquer le retour d’Absalom, exilé par David (2 Samuel 14, 12-24).