Jeudi de la 6ème semaine du Temps Ordinaire

2 Thessaloniciens 1, 1-12

La foi au milieu des persécutions

Père Béda Rigaux

Les épîtres aux Thessaloniciens, p. 610s

 

        Cette lettre débute par deux phrases, selon la forme imposée et courante des autres lettres : une action de grâces et des louanges, mais déjà, dans l’esprit de Paul, sa lettre se dirige vers le jour du Seigneur dont il sera essentiellement question dans toute la lettre.

        Nous nous trouvons, tout d’abord, devant une longue phrase dont les articulations sont plus réelles que formelles ; il n’y en a d’aussi longues que dans la lettre aux Ephésiens. Après avoir félicité les fidèles de leur foi et de leur charité, Paul passe à l’endurance, la patience dont les chrétiens font preuve et dont il est fier. La patience remplace, dans la trilogie, l’espérance, dont, par ailleurs, elle est pour ainsi dire le fruit. Cependant, à cette patience, Paul ajoute de nouveau la foi. Endurance et foi sont d’autant plus louables qu’elles restent plus vives dans les persécutions et les afflictions. Or cet état de détresse constitue un indice, un présage, une prémonition du jugement de Dieu. Dieu, en, effet, dans sa justice, châtie les méchants et récompense les bons ; il donnera le repos aux Thessaloniciens et à Paul, mais punira ceux qui n’obéissent pas à l’évangile. A l’idée de rétribution, peut maintenant se rattacher celle du Jour, et Paul en donne une nouvelle description apocalyptique.

        La vie de l’Eglise des Thessaloniciens est essentiellement bonne et digne de louanges. Les membres de la communauté ont cru au témoignage de Paul, et cette foi a fait des progrès, foi étant tout l’exercice de la vie pour le Christ. La foi, le don de soi a entraîné une plus grande charité des uns pour les autres. La foi et la charité sont constantes, et l’espérance qui n’est pas nommée parce que cette vertu n’est que trop vive et va devoir être ramenée à un juste exercice, a mis dans l’âme des Thessaloniciens une force d’endurance devant les persécutions et les afflictions.

        C’est la seconde caractéristique de cette Eglise : elle connaît ders persécutions. C’est la même situation que dans la première lettre. Ils ont à souffrir de leurs propres concitoyens et des Juifs. Mais ici comme là, Paul  voit s’abattre sur les ennemis de l’Eglise, qui sont les ennemis de Dieu, la colère divine. Ces persécutions causent naturellement des afflictions ; les unes et les autres pourraient menacer des moins courageux que les Thessaloniciens, leur faire perdre la foi, et ralentir leur charité. Non, le temps de l’affliction doit précéder le temps de la vengeance et de la gloire. Il en est même une sorte d’indice. Par conséquent, il ne faut pas se laisser abattre.