Vendredi de la 6ème semaine du Temps Ordinaire – Mémoire de saint Pierre Damien

2 Thessaloniciens 2, 1-17

Avant la venue du Seigneur

Père Lucien Cerfaux

Le Christ dans la théologie de saint Paul, p. 41s

 

        En attendant la fin, au temps de saint Paul comme au nôtre, le mystère de l’iniquité a déjà fait son œuvre. On pensera pour le premier siècle aux persécutions qui revêtent une couleur politique et religieuse, peut-être aussi aux faux prophètes dont parle l’évangile et que Paul a pu identifier à ceux qu’ils rencontraient sur sa route (philosophes, propagateurs de cultes païens, juifs ennemis de l’évangile, faux apôtres, etc…). Ni les persécuteurs juifs ou païens, ni les faux prophètes ne sont cependant l’Antéchrist. De celui-ci, il faut attendre une apocalypse ou une parousie, une révélation extraordinaire, selon l’activité de Satan, avec des miracles mensongers, on peut penser aux prestiges des magiciens, et même, les expressions de Paul sont reprises du prophète Daniel, à une intronisation, dans le Temple de Dieu, avec déification. Avec ce moment de l’Antéchrist, coïncidera la manifestation de la parousie du Seigneur dans le feu du jugement. Celui-ci viendra avec les anges de puissance, dans la gloire de sa force, et anéantira l’Antéchrist du souffle de sa bouche, enveloppant dans sa gloire ses saints et tous ceux qui ont cru, punissant ceux qui n’ont pas connu Dieu et n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus.

       L’orientation de cette description est celle du jugement. Les hommes ont été appelés à connaître Dieu et à recevoir l’Evangile. L’opposition qui existe, depuis le commencement, arrive à son apogée dans la personne de l’homme d’iniquité ; chose qui ne s’était jamais vue, Satan a trouvé son instrument adéquat. Saint Paul assiste déjà à ce dénouement de l’histoire religieuse. L’évangile, de son côté, est l’apogée de la manifestation de l’appel de Dieu à l’humanité. La victoire du Christ à sa parousie sera celle de l’évangile et de la foi.