Hébreux 4,14 – 5,10

Jésus, grand prêtre compatissant

Origène

Homélies sur le Lévitique, homélie XII, 1 et 4, SC 287, p. 165s

 

          Quiconque est prêtre parmi les hommes, comparé à ce prêtre dont Dieu a dit : Tu es prêtre pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech, est petit et faible.  Il est lui le Grand Prêtre qui peut pénétrer dans les cieux, dépasser l’ensemble de la    création et s’élever auprès de Celui qui habite une lumière inaccessible, le Dieu et Père de l’univers.

          Quant à nous, nous avons un grand prêtre selon l’ordre de Melchisédech, le Christ Jésus, qui jamais ne sort du sanctuaire ; car il est toujours dans le sanctuaire, et il demeure toujours saint dans ses paroles, saint dans ses actes, saint dans toutes ses volontés, et il est le seul qui ne se trouve jamais hors du sanctuaire.

Car celui qui pèche sort du sanctuaire, et chaque fois que quelqu’un pèche, il se trouve par là même hors du sanctuaire. Mais le Christ, qui n’a jamais péché, ne s’est jamais trouvé hors du sanctuaire. Quant à toi qui marche à la suite du Christ et es son imitateur, si tu demeures dans la parole de Dieu, si tu médites sa Loi jour et nuit, si tu lui obéis dans ses commandements, tu es toujours dans le sanctuaire, et tu ne t’en éloignes jamais. Car la sainteté n’a pas à chercher dans un lieu, mais dans les actes, dans la vie, dans les mœurs. Si tout cela est selon Dieu et selon le précepte de Dieu, que tu sois à la maison, sur la place, ou même au théâtre, tu es trouvé servant le Verbe de Dieu, et tu ne dois pas douter que tu es au sanctuaire. Ne te semble-t-il pas que Paul était au sanctuaire, quand il entra au théâtre, ou à l’Aréopage, et prêcha le Christ aux Athéniens ? Et même quand il se promenait devant les autels et les idoles des Athéniens, où il trouve l’inscription «  Au Dieu inconnu », et en prit occasion de prêcher le Christ, il était bien au sanctuaire jusque dans cet inventaire des autels païens, puisqu’il méditait des choses saintes. Davantage, quiconque se garde, après avoir reçu la grâce de Dieu, de tomber dans l’homicide, dans l’adultère, dans le vol, dans le faux témoignage, et autres choses semblables, mais demeure pur de toute infection du péché, celui-là n’est pas sorti du sanctuaire, n’a point souillé la sanctification de son Dieu en lui, parce que la sainte huile de l’onction de son Dieu est en lui.