Marc 8, 27-35

« Qu’il me suive… »

Claire Patier

Avec saint Marc, p. 149s

         

          Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive.

         Tous les renoncements auxquels Jésus invite ses disciples ne sont pas des poids supplémentaires qu’il impose, mais au contraire, nous savons que c’est une aide pour porter le fardeau de la vie, selon qu’il est dit dans saint Matthieu : Venez à moi vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger.

        Se renier soi-même. C’est une façon de résumer les trois renoncements dont le texte vient de nous parler. Bien sûr, ce n’est pas en opposition avec l’amour qu’on doit avoir pour les autres : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il s’agit plutôt de renoncer à tout ce qui, en nous, n’est pas radicalement offert à Dieu.

          Quant à la croix, elles représentent les souffrances de la vie. Une vie sans souffrance, cela n’existe pas ! On accuse parfois les chrétiens de rechercher la souffrance pour la souffrance, en quelque sorte d’être plus ou moins masochiste; or, c’est tout le contraire : la souffrance est d’autant plus insupportable et révoltante qu’elle semble totalement vaine et inutile. Se laisser visiter par le Seigneur au cœur de la souffrance, offrir librement cette souffrance, donne de la vivre d’une manière tout autre qui peut transfigurer la vie et permet de sauver sa vie. Comme le dit le concile Vatican II : Jésus, en acceptant de mourir pour nous tous, pécheurs, nous apprend, par son exemple, que nous devons aussi porter cette croix que la chair et le monde mettent sur les épaules de ceux qui recherchent la justice et la paix.

         Porter sa croix, c’est accepter d’entrer avec foi dans le combat contre les forces du mal ; aux yeux du monde, c’est perdre sa vie, car c’est la soustraire à celui qui est appelé ailleurs le « prince de ce monde ».

         Gagner sa vie, c’est œuvrer pour ce qui dure, ce qui est du côté de Dieu, c’est témoigner de la vérité sur lui au sein de cette génération adultère et pécheresse qui est la nôtre depuis Adam jusqu’à ce jour.