Actes des Apôtres 8, 26-40

Le Christ Dieu et homme

Saint Athanase d’Alexandrie

Discours contre les Ariens, 29-30 

Le but et la marque distinctive de l’Ecriture est d’annoncer une double doctrine sur le Sauveur : depuis toujours il est Dieu et Fils, étant Verbe, Splendeur et Sagesse du Père, et plus tard, pour nous, ayant pris chair de la Vierge Marie, la mère de Dieu, il s’est fait homme.

En parcourant la Bible, on trouvera donc dans l’Ancien Testament les paroles sur le Verbe et dans l’Evangile on contemplera le Seigneur fait homme, car le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous.

Le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, a accepté de devenir homme et s’est humilié en prenant la forme de l’esclave ; c’est pourquoi la croix du Christ est pour les Juifs un scandale, mais, pour nous, le Christ est forme de Dieu et sagesse de Dieu.

Le Verbe s’est fait chair : il vint sur la terre, né de Marie, car le Père avait jugé bon d’envoyer ainsi son propre Fils, né d’une femme et soumis à la Loi ; lors, il a été dit que, prenant chair, il s’est fait homme. Dans cette chair, il a souffert pour nous, comme l’a dit saint Pierre : Le Christ ayant souffert pour nous dans sa chair, pour montrer et faire croire à tous qu’étant Dieu depuis toujours, sanctifiant ceux chez qui il venait, disposant tout selon la volonté du Père, il s’est fait Lui-même homme pour nous ; comme le dit saint Paul : La divinité a habité corporellement dans sa chair. C’est comme si l’on disait : étant Dieu, il a eu son propre corps et, s’en servant pour nous, il s’est fait homme pour nous. C’est pourquoi il a possédé tout ce qui appartient à la nature humaine. Ainsi, les actes propres du Verbe, comme ressusciter les morts, guérir les malades, il les accomplissait par l’intermédiaire de son propre corps. Sa chair collaborait aux œuvres de sa divinité parce que la divinité était dans sa chair, car ce corps appartenait à Dieu.

Si les œuvres de la divinité du Verbe n’avaient été accomplies dans un corps, l’homme n’aurait pas participé à la divinité ; de même si l’on refusait d’admettre pour le Verbe ce qui est de la chair, le Verbe n’aurait pas assumé l’homme en lui. Mais maintenant, de même que tous, issus de la terre, nous mourons en Adam, ainsi rénovés d’en haut par l’eau et par l’Esprit, tous nous sommes vivifiés dans le Christ, notre chair n’étant plus liée à la terre, mais transfigurée par le Verbe de Dieu fait chair parmi nous.