Actes des Apôtres 22,22 – 23,11

L’attente de l’Esprit

Père Divo Barsotti

Les Actes des Apôtres, p. 48s 

 

Après le retour des Apôtres à Jérusalem, les Actes proprement dits vont commencer ; car jusqu’à l’Ascension du Seigneur, c’est le Christ qui est au premier rang : il mange avec les Apôtres, il parle avec eux, il leur donne ses dernières consignes. Le Livre n’indique pas clairement où eut lieu l’Ascension, mais il a soin de dire qu’après l’intervention des anges, les disciples retournèrent à Jérusalem du Mont des Oliviers. On peut présumer que, de cette hauteur, Jésus est monté au ciel. Alors, le lieu de l’agonie serait devenu le lieu du suprême triomphe. A Jérusalem devait se conclure la vie terrestre de Jésus, à Jérusalem devait commencer la vie de la communauté des fidèles qui croiraient en Lui. La Pentecôte en sera l’acte de naissance ; à présent les Apôtres se rendent à Jérusalem pour y attendre l’Esprit qui descendra sur eux.

C’est bien le premier noyau qui est l’âme de toute la communauté des disciples qui se retrouve au Cénacle. Il y a lieu de noter qu’aux Apôtres choisis par le Christ et aux saintes femmes, s’adjoint maintenant la famille de Jésus, ses frères. Durant la vie publique de Jésus, sa famille ne croyait guère en Lui, estimant qu’Il avait perdu la tête, et cherchant à l’arracher à un ministère qui pouvait finir tragiquement. Après la Résurrection, l’incompréhension et l’opposition de la famille de Jésus tombent : la famille forme avec les Douze, auquel est confié le gouvernement de la communauté ; Jacques, un des frères de Jésus, deviendra le responsable de la communauté de Jérusalem. 

Tous vivaient unis, et étaient assidus à la prière . Est-ce la prière qui établit la concorde, ou est-ce la concorde qui alimente la prière ? La prière fait d’eux un seul cœur, et le fait d’être d’accord rend plus vive la prière ; les Actes nous disent que ce sont deux choses inséparables. De fait, les disciples vivent ensemble pour attendre et invoquer l’Esprit, mais s’ils vivent ensemble, c’est simplement parce que la foi au Christ les a unis. La prière est l’expression même de leur union, car c’est dans le Christ que la prière est un rapport réel avec Dieu. Et elle exige l’unité : la prière est d’autant plus vraie que l’unité de ceux qui prient est plus réelle, car c’est dans cette unité que le Christ se rend présent. Ils vivaient unis et étaient assidus à la prière. La prière chrétienne n’est pas une évasion hors du temps ou de la création, moins encore une évasion de nos rapports avec nos frères : au contraire, c’est précisément la prière qui réalise l’unité et qui manifeste cette unité.