Philippiens 3,17 – 4,9

« Réjouissez-vous dans le Seigneur, toujours »

Père Pierre-Thomas Camelot

Réjouissez-vous dans le Seigneur, VS 89 (1953), p. 477s

 

Le Seigneur vient, chaque jour, dans le mystère. Tout devrait être pour nous mystère, ce voile transparent qui nous cache et en même temps nous donne le Christ. Pour l’intelligence éclairée par la foi, tout est présence et venue de Jésus : Voici que je me tiens à la porte et que je frappe. Dans ces rencontres quotidiennes de chaque jour, les joies et les peines, grandes ou petites, dans le prochain surtout, dans ce mystère de Dieu, Jésus vient à nous. Savons-nous le reconnaître, savons-nous l’attendre, savons-nous l’accueillir ?

Bien sûr, le mystère par excellence, c’est le sacrement qui nous donne le Christ, caché et présent ; c’est aussi ce grand sacramental qu’est la liturgie. Car nos fêtes ne sont pas seulement des anniversaires émouvants et joyeux, des cérémonies touchantes et évocatrices. Pour ceux-là du moins qui sont capables de lire à travers des rites devenus trop souvent hermétiques au grand nombre, nos fêtes sont des mystères. Le Christ, comme en un sacrement, est à la fois caché et présent en nos liturgies, où, en son peuple, et pour chacun d’entre nous, il renouvelle tout son mystère.

En chacune de nos liturgies, le Christ est là, venant à nous, présent au milieu de nous. Sa venue doit nous le rendre toujours plus présent, d’une présence toujours plus proche, plus intime, plus profonde, plus intérieure. Il est en nous, où il habite par la foi, il vient en nous de plus en plus, il vient intérioriser cette présence et l’approfondir. Pour nous, il s’agit non seulement de lui accorder une pensée souvent distraite et fugitive, mais, dans la foi, de l’accueillir nous ouvrant plus profondément à Lui : Voici que je me tiens à la porte et que je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. C’est, au-delà de toute image trop matérielle, venir en nous, entrer en nous, demeurer en cette profondeur d’intimité, comme l’ami, comme le principe et la source de toute vie.