1 Corinthiens 1,18 – 2,5 ou 1 Corinthiens 4,1-16

Exhortations aux fidèles

Pape Benoît XVI

La sainteté ne passe pas, p. 227s

 

A Jude a été attribué la paternité de l’une des Lettres du Nouveau Testament, qui sont appelées catholiques car adressées, non pas à une Eglise locale déterminée, mais à un cercle très vaste de destinataires. Celle-ci est adressée Aux appelés, bien-aimés de Dieu le Père et réservés pour Jésus-Christ. La préoccupation centrale de cet écrit est de mettre en garde les chrétiens contre tous ceux qui prennent le prétexte de la grâce de Dieu pour excuser leur débauche et égarer les autres frères avec des enseignements inacceptables, en introduisant des divisions au sein de l’Eglise par leurs chimères : c’est ainsi que Jude définit leurs doctrines et leurs idées particulières. Il les compare même aux anges déchus, et, utilisant des termes forts, dit qu’ils sont partis sur le chemin de Caïn. En outre, il les taxe sans hésitation de nuages sans eau emportés par le vent, arbres de fin d’automne sans fruits, deux fois morts, déracinés ; flots sauvages de la mer, crachant l’écume de leur propre honte ; astres errants pour lesquels est réservée à jamais l’obscurité des ténèbres.

Aujourd’hui, nous ne sommes peut-être pas habitués à utiliser un langage aussi polémique qui, toutefois, nous dit quelque chose d’important. Au milieu de toutes les tentations qui existent, avec tous les courants de la vie moderne, nous devons conserver l’identité de notre foi. Certes la voie de l’indulgence et du dialogue doit assurément être poursuivie ; mais cette voie du dialogue ne doit pas nous faire oublier le devoir de repenser et de souligner toujours avec tout autant de force les lignes maîtresses de notre identité chrétienne. D’autre part, il faut bien garder à l’esprit que notre identité demande la force, la clarté, le courage face aux contradictions du monde dans lequel nous vivons. C’est pourquoi la lettre se poursuit ainsi : Mes bien-aimés, que votre foi très sainte soit le fondement de la construction que vous êtes vous-mêmes. Priez dans l’Esprit-Saint, maintenez-vous dans l’amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ en vue de la vie éternelle. Ceux qui sont hésitants, prenez-les en pitié.