Sagesse 16, 2b-13 + 20-26

Dans le sillage du concile de Trente

Sabine Melchior-Bonnet

Histoire des saints et de la sainteté chrétienne, tome 8, p. 81s

 

Quoique Charles Borromée, après le concile de Trente, désire ardemment regagner son diocèse de Milan, dont il vient d’ailleurs d’être nommé archevêque, le 2 mai 1564, le pape Pie IV veut le retenir auprès de lui, car il a besoin de ce collaborateur efficace pour mettre en œuvre les directives générales du Concile. A cet effet, le pape commence par créer des commissions permanentes chargées de suivre le progrès des réformes et d’éclairer au besoin les doutes. Le travail exécuté en deux ans par Borromée est considérable, soit qu’il participe directement aux réformes, soit qu’il en contrôle l’application. Une des premières mesures prises est la création d’une commission chargée de fonder le séminaire romain. 

Charles Borromée, aussitôt, fait appel aux Jésuites pour qu’il se rende à Milan, où ils ouvrent leur séminaire le 10 décembre 1564, avant même celui de Rome. Il se préoccupe également des cérémonies liturgiques, dont il contrôle la bonne tenue et le respect des rites, car, jusqu’ici, le culte divin se déroulait bien souvent dans le désordre et l’ignorance. Il intervient personnellement dans la question de la musique accompagnant les cérémonies, musique qui empruntait alors ses thèmes et ses règles au chant profane ; la composition désormais en est simplifiée, rendue intelligible aux fidèles et propice au recueillement. Le bréviaire, la Bible sont révisés, ainsi que la composition du missel, achevée sous Pie V. Enfin le besoin se fait sentir de rédiger un sommaire de la doctrine chrétienne, et Charles Borromée participe à l’élaboration du catéchisme du concile de Trente, qui est publié en 1566. Aux côtés du pape, il collabore à beaucoup d’autres tâches encore, à une révision de l’index, à une édition des Pères de l’Eglise, et il travaille à un projet de réforme du Sacré-Collège.

Il faudrait également parler de toutes les œuvres de charité et d’urbanisme qu’il entreprend à Rome pour assainir la ville, héberger les mendiants, aménager et orner les églises. Toutes ces responsabilités  ne l’empêchent pas de suivre de près son diocèse de Milan : pour y appliquer les réformes du concile, il a envoyé à Milan comme vicaire général un prêtre de Vérone qui a toute sa confiance, Nicolas Ormaneto.