1 Thessaloniciens 4, 1-18

« Votre sanctification »

Père Gaston Brillet

Dieu veut votre sanctification dans le Christ, AS 28, 1963, p. 21s

 

          Le mot sanctification revient trois fois en quelques lignes dans le texte entendu. Il domine la pensée de saint Paul, parce qu’il domine sa conscience et sa vie. Ce mot, avec la groupement verbal auquel il se rattache, est le plus important de la langue morale et religieuse de l’humanité. La Bible nous en donne de clairs exemples.

          Le document auquel on donne le nom significatif de Code de sainteté (Lévitique 17-26) contient, parmi des préceptes très divers, la grande parole : Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. Le mot saint, pour un chrétien, est chargé d’un sens spirituel.

          La nouveauté fondamentale est la personne et la vie de Jésus. Jésus n’est pas seulement le législateur et le prêtre, la loi et le sacrifice, il est, dira saint Paul, notre sagesse, notre justice, notre sanctification, notre rédemption (1 Corinthiens, 1,30). La sanctification, pour un chrétien, ne se borne pas à l’obéissance à des préceptes ; il a été sanctifié et consacré par l’Esprit Saint, au baptême. Aussi vivra-t-il une vie conforme à celle de Jésus, qui est le Saint de Dieu. Il s’efforcera de l’imiter aussi parfaitement que possible, comme Paul, le premier, lui en a donné l’exemple. Il s’en réfèrera constamment aux vertus de Jésus. Bref, la sanctification du chrétien consiste en ce que, Jésus vivant en lui, ce ne soit plus lui-même qui vive, mais le Christ. Cette doctrine était la pensée même de tous les chrétiens, elle exprimait leur commune expérience spirituelle.

          Nous sommes ici au centre lumineux et ardent de la pensée et de la conscience de Paul, aux racines mêmes de sa vie religieuse. Car ce que l’apôtre Paul proclame aux chrétiens comme loi, le Juif Saül de Tarse en possédait les prémices. Celui qui dirait un jour à ces Corinthiens maudit suis-je si je n’évangélise pas ! eût dit jadis, en son zèle pour La Loi sainte, maudit suis-je si je ne me sanctifie pas ! il faut penser aux Juifs de bonne volonté qui devaient tressaillir de joie en apprenant la réalisation de leurs plus purs espoirs par le message chrétien : la volonté de Dieu, c’est votre sanctification.