Jean 14, 6-14

L’apôtre Philippe dans les évangiles

Père Gérard Bessière

Histoire des Saints et de la Sainteté Chrétienne, tome I, p. 243s

 

          Après André et Pierre, Philippe est le troisième à être appelé par Jésus. Comme eux, il était originaire de Bethsaïde, au nord du lac de Tibériade. Avec les deux frères André et Pierre, formait-il un trio amical de compatriotes ? L’Evangile de Jean, le seul à nous donner quelques renseignements à propos de Philippe, permet de le penser. Jésus l’appelle au lendemain de la vocation d’André et de Pierre, au moment où il décide de gagner la Galilée. On peut donc penser que Philippe était avec André auprès de Jean-Baptiste. Il est aussi avec lui au soir de la multiplication des pains et le jour où des Grecs demandent à rencontrer Jésus. Philippe est homme d’initiative.

          Dès que Jésus lui dit : Suis-moi, il va lui-même trouver Nathanaël : Celui de qui il est écrit dans la Loi de Moïse et dans les prophètes, nous l’avons trouvé, c’est Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth. Nathanaël  réplique : De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? Philippe lui répond : Viens et vois. Cette conversation avec Nathanaël montre que Philippe connaissait les Saintes Ecritures et qu’il vivait l’attente d’Israël, tendu vers les accomplissements messianiques. Philippe est l’un des proches de Jésus : le jour où la grande foule est là, sans nourriture, c’est vers Philippe que Jésus se tourne : Où achèterons-nous des pains pour qu’ils aient de quoi manger ?

          Lorsque des Grecs, venus à Jérusalem à l’occasion de la fête de Pâque, cherchent à rencontrer Jésus, ils s’adressent à Philippe qui était de Bethsaïde de Galilée. Lors du dernier entretien avant le récit de la Passion, Philippe interroge Jésus ; après Pierre et Thomas qui demandent à Jésus vers quel lieu il va et par quel chemin, Philippe est encore plus direct : Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit. Cette intervention nous vaut la réponse de Jésus : Je suis avec vous depuis si longtemps et cependant, Philippe, tu ne m’as pas reconnu ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Pourquoi dis-tu : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans la Père et que le Père est en moi ?