Actes 20, 1-16

A travers les contrées évangélisées

Père Philippe Bossuyt

L’Esprit en Actes, Lire les Actes des Apôtres, p. 115s

 

          Quittant Ephèse, Paul se rend en Macédoine et, de là, à Corinthe pour y passer l’hiver. Il compte y trouver un bateau en partance pour la Syrie, dès que la navigation reprendra, c’est-à-dire au début du printemps 58. Après trois mois de séjour, alors qu’il s’apprête à embarquer, il a vent d’un complot des opposants juifs qui en veulent toujours à sa vie. Il s’avise alors de faire demi-tour et de repasser par la Macédoine. Il est à Philippes pour les fêtes de Pâque, et rejoint cinq jours plus tard tout un groupe de compagnons à Troas.

          Parmi eux se trouvent des représentants de différentes chrétientés fondées par Paul : Bérée (Sopater), Thessalonique (Aristarque et Secundus), Derbé (Gaïus), Lystres (Timothée), et Ephèse (Tychique et Trophime). Une équipe de sept, dont les villes d’origine rappellent les travaux et les dangers de ces dernières années. Ils sont prêts à reprendre le flambeau.

          Un événement vient confirmer la foi des compagnons : la puissance du Seigneur ressuscité est plus que jamais présente dans la vie de ses témoins. En effet, pour le jour du Seigneur, le premier de la semaine, tous sont rassemblés dans une chambre à l’étage. Paul échange longuement avec eux avant de quitter Troas le lendemain. Récit de tout ce que Dieu avait fait avec eux, relecture de la mémoire d’Israël. Loi et Prophètes, dernières consignes : l’entretien se prolonge tard dans la nuit à la lumière  des torches. Assis sur le bord d’une fenêtre, un jeune homme s’endort tandis que Paul n’en finit pas de parler. Ecrasé de sommeil, le garçon bascule et chute jusqu’en bas. On se précipite, on veut le relever, il est mort.

          Paul descend à son tour. Il se penche sur lui et le serre dans ses bras, puis il leur dit : Cessez de vous troubler, il respire ! On célèbre ensuite la fraction du pain. On ramène alors l’enfant vivant chez lui. Un fameux message de conclusion ! L’enfant s’appelait Eutyque, Bonne fortune : il portait bien son nom.