2 Corinthiens 8, 1-24

« Donnez généreusement à l’imitation du Christ »

Maurice Carrez

Les épîtres de Paul, 1ère aux Corinthiens, p. 183s

 

          Insérées au cœur de l’édition actuelle de la seconde lettre aux Corinthiens, se trouvent deux petites lettres de Paul destinées à activer la réalisation de la collecte à Corinthe et en Achaïe. La première lettre est à peine plus longue que l’épître à Philémon. Elle est rédigée dans un style éblouissant qui met en relief la vigueur apostolique et la valeur théologique de Paul dans une question d’importance. Quel talent pour stimuler les Corinthiens !

          Les Corinthiens ont eu une excellente idée : mettre en œuvre la collecte décidée à Jérusalem. Le partage de l’argent deviendra ainsi un signe de communion. Devant cette initiative, Paul les a aidés à trouver un mode de réalisation : chacun mettra de côté sa contribution, dimanche après dimanche. Toutes les Eglises en feront autant et montreront ainsi qu’il n’y a qu’une seule Eglise de Dieu. Mais Paul a tardé à revenir, et les Corinthiens à agir. Leur idée était bonne pour la Galatie, pour la Macédoine, pour les autres, mais elle est restée sans effet chez eux. Paul leur demande de reprendre et de mener à bien cette collecte déjà mise en place. L’apôtre prend ses précautions, car il a déjà été soupçonné, voire accusé, de chercher son propre intérêt.

          Paul prend en exemple les Macédoniens : les Eglises de Macédoine, pauvres en moyens financiers, ont contribué richement, avec une générosité qui contraste avec leur détresse : les tracasseries et les persécutions dont elles ont été l’objet. Loin de se laisser abattre par leurs propres soucis, elles ont donné de leur nécessaire, et même plus. Paul en est témoin, et pour exprimer cette union, il use du mot koinônia, mot qui prend aujourd’hui un relief nouveau, pour traduire  plus fortement que communion les liens à resserrer entre les Eglises. Paul a été compris des Macédoniens : Ils se sont eux-mêmes offerts au Seigneur, et ensuite à l’apôtre. Paul voudrait qu’il en soit de même des Corinthiens : qu’ils aient désormais la même spontanéité, la même générosité, et qu’ils se donnent eux-mêmes au Seigneur et aux frères.