2 Corinthiens 9, 1-15

Recommandations de la collecte pour les saints de Jérusalem

Père Benoît Standert

Paul de Tarse, volume I, p. 438s

 

          Le raisonnement de Paul que nous venons d’entendre débouche sur l’action de grâces, en commençant par celle de Paul lui-même. Cette action de grâces s’étendra aux autres, et finalement à tous. Il y aura une merveilleuse interaction entre les donateurs et les bénéficiaires : les uns, à Jérusalem, rendrons grâce pour les autres, les communautés d’origine païenne, et tous ensemble vivront l’action de grâces à Dieu pour la commune vie de foi et d’adhésion à l’Evangile du Christ. La réciprocité et la communion entre les Eglises, comme l’accord vécu entre la foi et la libéralité effective, et cela, pour eux et pour tous, sont autant de sources d’émerveillement et d’action de grâces pour Paul comme pour tous. Et le mot de la fin est tout pur : tout est grâce, car tout est don, don ineffable de la part de Dieu auquel on rend grâce : Grâce soit rendue à Dieu pour son don ineffable !

        Paul vibre de tous ses accents les plus libres et les plus exaltés. L’action de grâces est la grande finalité de toute sa recherche. On retrouve le climat d’autres paragraphes des chapitres précédents de cette lettre. Paul vit ce qu’il enseigne et enseigne ce qu’il vit : Soyez toujours joyeux, priez sans cesse, rendez grâce en toute circonstance. Avec ce qu’il dit sur la collecte intercommunautaire, il reste, par la profondeur de ses arguments et le tact de sa communication, un grand et bel exemple d’une exhortation à l’aumône dans toute l’histoire du mouvement chrétien.

        Sa manière de citer les Ecritures est tout à fait remarquable. La Torah surgit avec la merveille de la manne, les Prophètes avec Isaïe (55,10) où la Parole donne la semence et le pain au cultivateur, les Sages avec trois ou quatre références aux Proverbes de Salomon et aux Psaumes. Mais tout est dit le plus spontanément possible. Ce qui impressionne, c’est l’image de Dieu qui jaillit à partir d’un proverbe ou l’écho d’une prophétie qu’il a mémorisée. C’est là sa manière de vivre sous la Parole, oui, de se nourrir constamment de cette parole ruminée depuis sa jeunesse.