2 Corinthiens 10,1 – 11,6

« Nous ne combattons pas de façon purement humaine »

Saint Jean Chrysostome

Homélie 22 sur la deuxième lettre aux Corinthiens, OC 17, p. 548s

 

          Aux uns Paul reproche leur arrogance et les prétentions qu’ils affichaient, il représente les autres comme se faisant valoir eux-mêmes. Pour nous, dit-il, nous n’agissons pas de la sorte : ce que nous faisons de grand, nous le rapportons à Dieu et nous nous comparons les uns les autres. De là, ce qu’il ajoute : Mais eux, se mesurant et se considérant en eux-mêmes, ne comprennent pas, ce qui signifie : Nous ne nous comparons pas à eux, mais avec nous-mêmes. Il dit en effet un peu plus loin : Je ne suis inférieur en rien aux plus grands des apôtres. Vous avez vu au milieu de vous les signes de mon apostolat. Nous nous comparons avec nous-mêmes et non avec ceux qui n’ont aucun mérite. Ne nous glorifions pas outre mesure. Probablement ils en étaient arrivés, à force de jactance, à se donner comme les apôtres de la terre entière, parvenus déjà aux extrémités de l’univers, ou à s’attribuer d’autres œuvres pareilles.

          Nous, dit Paul, nous n’agissons pas ainsi, mais selon la mesure que Dieu nous a marquée, et qui nous a permis d’arriver jusqu’à vous. O prodige de modestie ! Paul ne s’attribue rien qu’il n’ait fait ; et même ce qu’il a fait, il le rapporte à Dieu. Comme un maître distribue une vigne aux vignerons, Dieu nous a marqué les bornes de notre action, et nous ne nous glorifions pas au-delà de ce qu’il nous a été donné d’atteindre. Nous sommes parvenus jusqu’à vous en prêchant l’Evangile de Jésus-Christ. Nous avons prêché et disserté, nous vous avons persuadés, nous avons réussi dans notre entreprise : nous vous avons prêché la Bonne Nouvelle.

          Malgré tous ces mérites et d’autres plus éclatants, ajoute Paul, nous cherchons à rester humbles, nous ne nous attribuons rien : nous rapportons tout à Dieu. Voilà pourquoi il poursuit ainsi : Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. Cela nous vient réellement de Dieu. Car celui qui se rend témoignage à lui-même n’est pas vraiment bon, mais celui à qui Dieu rend témoignage. Au lieu de dire : Nous sommes bons, il dit : Celui à qui Dieu rend témoignage. Quel langage plein de modestie !