Matthieu 20, 20-28

Jacques

Saint Nicétas David

Sermon 5 : A la louange de saint Jacques, fils de Zébédée, PG 105, 85-100

          Jacques et Jean étaient frères, frères par le sang et frères dans la foi : tous deux fils de Zébédée sur la terre, tous deux fils de Dieu dans le ciel. Seuls, leur nom les distingue, car leur action les unit étroitement : égaux de cœur, égaux dans la grâce, égaux dans la force, et dans la familiarité avec Dieu. Unique est le Seigneur en qui  ils croient et qu’ils contemplent, qu’ils adorent et qu’ils servent, unique est leur appel, unique leur propos, unique leur espérance, unique leur baptême. Ils ont un seul sentiment dans la connaissance du Père, un seul sentiment dans l’amour du Fils unique et dans l’obéissance et la soumission à l’Esprit-Saint. C’est pourquoi l’un et l’autre sont appelés Fils du tonnerre par celui qui est la Vérité, car c’est dans un seul esprit qu’ils ont été préparés pour clamer la grande voix de l’Evangile.

          Maintenant, très saint et très admirable disciple du Christ, ô Jacques, assiste-moi aujourd’hui : tu as contemplé les merveilles du Dieu Verbe, tu as accompli son œuvre, tu as été initié aux paroles ineffables et tu les as expliqués dans tes discours. Grand tonnerre du Dieu Verbe qui a proclamé aux oreilles des Juifs, à grands cris et fortement, la résurrection de Jésus, et qui a brisé la dureté de leur cœur ! Prédicateur très fervent de l’Evangile, qui, avec Pierre et Jean, te tient au sommet et à la tête de l’ordre des Apôtres ! Salut, toi qui as bu selon la promesse le calice du Christ, toi qui as été baptisé du baptême du salut, couronné aussi doublement par l’apostolat et le martyre.

          Le très bienheureux Jacques, comme un agneau innocent, comme une brebis sans tache, immolé à la suite de l’Agneau de Dieu, et offert comme une victime vivante, volontaire et spirituelle, intercéda auprès de Dieu pour les apôtres, il intercéda aussi pour l’Eglise.

          Réjouis-toi : quand tu étais jeune, tu demandais la première place dans un royaume terrestre ; devenu homme, tu as été jugé digne du premier siège auprès du Seigneur de la Gloire. Réjouis-toi, toi qui as vu de tes yeux le Verbe et qui l’as contemplé, car tu as échangé le métier de pêcheur pour la pêche des hommes, le désir d’un royaume terrestre pour celui du Royaume du ciel, un héritage qui passe pour l’héritage parfait, les biens qui passent pour ceux qui demeurent, ceux du ciel qui ne périssent pas.