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Sur Genèse 17, 1-17
La solution divine : une promesse

Walter Vogels
Abraham, notre père, Lire la Bible, Cerf, 2010, p. 26s

Abraham a atteint quatre-vingt-dix-neuf ans. Le texte que nous venons d’entendre décrit une nouvelle rencontre entre Dieu et Abraham. Dieu se révèle à Abraham comme El Shaddaï, ce qui peut signifier Dieu tout-puissant. Le Dieu d’Abraham est une Dieu capable de rendre l’impossible possible. Puis il donne un ordre à Abraham : Marche en ma présence et sois parfait. Doit-on comprendre qu’Abraham jusqu’ici n’a pas toujours marché dans la présence de Dieu ? En effet, il a montré bien des faiblesses humaines. Comme souvent, après un ordre vient une promesse, ce qui suggère que l’accomplissement de la promesse est lié au comportement d’Abraham : J’institue mon alliance entre moi et toi, et je t’accroîtrai extrêmement. Dieu revient une autre fois sur cette promesse d’une descendance nombreuse, mais ici, il scelle sa promesse par une alliance ; Dieu ajoute ce qui doit être le signe de cette alliance : Que tous vos mâles soient circoncis quand ils auront huit jours. La circoncision est pratiquée par beaucoup de peuples, pour des raisons d’hygiène, mais aussi comme rite d’initiation vers treize ans ; pratiquée sur un enfant de huit jours, ce rite change de signification, il devient signe d’appartenance au peuple de l’alliance.
C’est alors que Dieu change le nom d’Abraham : On ne t’appellera plus Abram, mais ton nom sera Abraham, car je te fais père d’une multitude de nations, je te rendrai extrêmement fécond, de toi je ferai des nations, et des rois sortiront de toi. La descendance d’Abraham n’est pas limitée à un seul peuple. Le nom de Sara est aussi changé : Ta femme Saraï, tu ne l’appelleras plus Saraï, mais son nom sera Sara, et Dieu ajoute la raison : Je la bénirai et même je te donnerai d’elle un fils ; je la bénirai, elle deviendra des nations, et des rois de peuples viendront d’elle. Elle sera donc vraiment une princesse ; comme pour Abraham, on remarque la dimension universaliste de sa destinée : nations, peuples, rois. Dieu vient d’annoncer l’incroyable, Sara la stérile qui ne lui avait pas donné d’enfant, lui donnera un fils !
La réaction d’Abraham est compréhensible, il aura cent ans, et Sara quatre-vingt-dix : Il se met à rire ; est-ce un cri de surprise, de joie, de doute, ou un mélange de tout cela ?