Sur Luc 2, 22-40
Hymne sur la rencontre du Seigneur
Romanos la Mélode
Hymne XIV, SC 110, 1, 2, 5, 8

Accourons auprès de la Mère de Dieu, si nous voulons voir son Fils amené à Siméon. En le regardant du haut des cieux, les incorporels disaient avec stupeur : Spectacle merveilleux, étrange, incompréhensible, indicible que celui-ci ! Le Créateur d’Adam est un nourrisson qu’on porte, celui que ne contient pas l’espace est contenu dans les bras d’un vieillard, celui qui existe dans le sein illimité de son Père se limite volontairement dans sa chair, non dans sa divinité, lui le seul ami des hommes.
Ayant ainsi parlé, ils adoraient invisiblement le Seigneur, et enviaient le bonheur des hommes, car celui que portaient les épaules des chérubins vivait avec eux, il se montrait accessible aux êtres de la terre, lui auquel les anges n’ont pas accès, celui qui embrasse l’univers, sa créature, et l’entoure de sa sollicitude, celui qui forme les enfants dans le ventre de leur mère, s’était fait, sans changer d’être, le petit enfant d’une vierge, et demeurait inséparable du Père et de l’Esprit Saint dont il partage l’éternité, lui, le seul ami des hommes.
Ainsi fut présenté le Seigneur, apporté avec les holocaustes dans le Temple, et le bienheureux Siméon le reçut des bras de sa Mère. La joie et la crainte étreignaient le cœur du juste, car, avec les yeux de l’âme, il voyait les légions des archanges et des anges debout dans la crainte et chantant la gloire du Christ. Et il priait ainsi en lui-même : Protège-moi, toi, et que le feu de la divinité ne me consume pas, seul ami des hommes. Car tu es la lumière qui brille au loin, lumière de ton Père qui ne peut se confondre avec lui, ni se limiter, ni se comprendre, bien que tu te sois fait homme, seul ami des hommes. Tu es grand et glorieux, toi qu’a engendré mystérieusement le Très-Haut, fils très saint de Marie. Je déclare que tu es un, visible et invisible, fini et infini. Selon la nature, je te conçois et je te crois Fils éternel de Dieu, mais aussi je te confesse, au-delà de la nature, comme fils de la Vierge. Voilà pourquoi j’ose te tenir comme une lampe : quiconque, parmi les hommes, porte une lampe, est éclairé, non brûlé. Illumine-moi, puisque tu es la lampe inextinguible, seul ami des hommes.