Sur Lévitique 8,1-17 . 9,22-24
Sacerdoce ancien et sacerdoce nouveau
Saint Jean Chrysostome
Œuvres Complètes, tome II, Traité du sacerdoce, 3° livre, n° 4, p. 34

Le sacerdoce s’exerce sur la terre, mais il prend rang parmi les hiérarchies célestes, car ce n’est pas un homme, ni un ange, ni un archange, ni aucune autre puissance créé, mais le Paraclet lui-même qui a institué cet ordre en persuadant à des êtres vivants d’imiter le service des anges. C’est pourquoi celui qui a été consacré doit être tout à fait pur, comme s’il se tenait dans les cieux mêlé aux puissances angéliques.
Avant le temps de la grâce, les symboles du sacerdoce étaient effrayants, tous inspiraient une terreur sacrée : les clochettes au bord de la robe, les grenades disséminées sur le vêtement, les pierres précieuses sur la poitrine, sur l’huméral, la mitre, le bandeau sacré, les chaussures, la lame d’or, le Saint des saints, jusqu’au recueillement à l’intérieur.
Mais si l’on considère les mystères de la loi de grâce, tous ces insignes effrayants et terribles paraissent de peu d’importance ; ce qui a été dit de la Loi s’applique également à l’évangile : Ce qui alors a été touché par la gloire ne l’est plus face à cette gloire incomparable. Voyant le Seigneur immolé sur l’autel, le prêtre penché au-dessus, les fidèles empourprés de ce sang précieux, pensez-vous être encore ici-bas parmi les hommes ? N’êtes-vous pas déjà transportés dans les cieux, toute pensée terrestre ayant disparue ? Ne voyez-vous pas autour de vous, avec une âme pure et un esprit sans tache, les mystères des cieux ?
Ô merveille ! Ô amour de Dieu pour tous les hommes ! Celui qui est assis là-haut à la droite du Père, en cet instant, se laisse prendre par les mains de tous ; il se donne lui-même à ceux qui veulent le saisir, à ceux qui veulent le recevoir.
Oui, ces mystères s’accomplissent aujourd’hui : ils ne sont pas seulement admirables à voir, ils dépassent tout sentiment de stupeur. Le prêtre est là, debout : il fait descendre maintenant, non plus le feu comme autrefois à l’époque d’Elie, mais l’Esprit-Saint. Il supplie longuement, non pour qu’une flamme envoyée d’en-haut consume les offrandes, mais pour que la grâce, tombant du ciel, embrase avec elle les âmes de tous.