Sur 1 Corinthiens 15, 1-19

Mort et Résurrection du Christ

Père Jules-Marie Cambier

Le Christ est ressuscité, AS 36, p. 58s

 

Le Christ est mort pour nos péchés selon les Ecritures, il a été mis au tombeau, il est ressuscité le troisième jour selon les Ecritures. Cette formule consacrée de foi, remonte très probablement à la communauté primitive et saint Paul la reprend ici. Cette foi se rattache à un donné historique concret : la mort et la résurrection du Christ prédites par les Ecritures, affirmées par les témoins oculaires.

La mort du Christ est présentée sous un double aspect : historique et religieux. Le fait d’histoire est corroboré par la mention de la mise au tombeau, détail rapporté par les quatre évangiles, de nature à certifier la mort du Christ et à confirmer par là sa résurrection corporelle. Cependant, il faut surtout souligner la signification religieuse de la mort du Christ, capitale dans notre contexte : elle entraîne la certitude de la résurrection des fidèles. Selon saint Paul, la mort du Christ pour nos péchés est une mort à cause de nos fautes, afin que Dieu ne nous les porte plus en compte ; elle demande, par fidélité au Christ, que nous mourrions à nous-mêmes et à nos péchés. La mort du Christ en croix a réduit à néant la puissance du péché.

Dans la formule de confession de foi citée par Paul, il faut souligner la différence de temps entre les verbes : Il est mort est exprimé, dans le texte, par l’aoriste, le temps par excellence de la narration d’un fait passé ; Il est maintenant ressuscité est au parfait, forme verbale rapportant un fait passé qui comporte encore une réalité et une influence actuelles ; les deux nuances se vérifient dans notre cas. L’intention est claire : la résurrection du Christ demeure une réalité divine dont l’action durera éternellement ; elle implique donc la résurrection de tous les croyants et le prélude au triomphe final de Dieu, réalisé par le Christ.

La lecture de l’Ancien Testament, faite par saint Paul, ne ressemble pas à une exégèse au sens critique actuel. Son but, en effet, ne consiste pas à rechercher le sens littéral de l’Ancien Testament, mais à révéler son sens prophétique concernant l’événement du Christ. Pareille conception découle de l’unité du plan salvifique qui avait d’abord annoncé et préparé le salut qui serait ensuite réalisé par le Christ. Cette exégèse présente donc plutôt une affirmation religieuse nouvelle à l’aide de formules anciennes, celles-ci suggérant d’ailleurs de manières diverses l’événement messianique futur.