sur Actes des Apôtres 11, 1-18
La Chaire de saint Pierre, don du Christ à son Eglise
Benoît XVI
La sainteté ne passe pas, p. 46s

La liturgie latine célèbre aujourd’hui la fête de la Chaire de saint Pierre. Il s’agit d’une tradition très ancienne, attestée à Rome dès le IV° siècle, par laquelle on rend grâce à Dieu pour la mission confiée à l’Apôtre Pierre et à ses successeurs. La « chaire » en latin cathedra, est littéralement le siège fixe de l’évêque, placé dans l’église mère d’un diocèse, qui, pour cette raison, est appelée « cathédrale », et elle est le symbole de l’autorité de l’évêque, et, en particulier, de son « magistère », c’est-à-dire l’enseignement évangélique que, en tant que successeur des apôtres, il est appelé à garder et à transmettre à la communauté chrétienne. Lorsque l’Evêque prend possession de l’Eglise particulière qui lui a été confiée, il s’assoit sur la « chaire » en portant la mitre et en tenant la crosse. De ce siège, il guidera, en tant que maître et pasteur, le chemin des fidèles dans la foi, dans l’espérance et dans la charité.
Quelle fut donc la « chaire » de saint Pierre ? Choisi par le Christ comme « roc » sur lequel édifier l’Eglise, il commença son ministère à Jérusalem, après l’Ascension du Seigneur et la Pentecôte. Le premier « siège » de l’Eglise fut le cénacle, et il est probable que dans cette salle, où Marie, la Mère de Jésus, pria elle-aussi avec les disciples, une place spéciale ait été réservée à Simon Pierre. Par la suite, le Siège de Pierre devint Antioche, ville située sur le fleuve Oronte, en Syrie, aujourd’hui en Turquie, et à cette époque troisième grande ville de l’empire romain après Rome et Alexandrie d’Egypte. Pierre fut le premier évêque de cette ville, évangélisée par Barnabé et Paul, où pour la première fois les disciples reçurent le nom de chrétiens, où est donc né le nom de chrétiens pour nous, si bien que le Martyrologe romain, avant la réforme du calendrier, prévoyait également une célébration spécifique de la Chaire de Pierre à Antioche. De là, la Providence conduisit Pierre à Rome. Nous avons donc le chemin de Jérusalem, Eglise naissante, à Antioche, premier centre de l’Eglise rassemblée par les païens et encore unie également avec l’Eglise provenant des Juifs. Ensuite, Pierre se rendit à Rome, centre de l’Empire symbole de « Orbis », l’« Urbs » qui exprime l’« Orbis », la terre, où il conclut par le martyre sa course au service de l’Evangile. C’est pourquoi au siège de Rome, qui avait reçu le plus grand honneur, échût également la tâche confiée par le Christ à Pierre d’être au service de toutes les Eglises particulières pour l’édification et l’unité du Peuple de Dieu tout entier.