Sur Deutéronome 26, 1-19
Nos offrandes à Dieu viennent de Dieu

Origène
Homélies sur les Nombres, SC 29, homélie 23, p. 435s

Le Seigneur parle à Moïse, disant : Commande aux fils d’Israël, et tu leur diras : Veillez à Mes dons, Mes présents, Mes victoires, afin de Me les offrir en odeur agréable. Et tu leur diras : Telles sont les victimes que vous devez offrir au Seigneur.
Personne n’a quelque chose à offrir à Dieu ; l’objet offert appartient au Seigneur et ce qu’on Lui offre est moins un bien propre qu’un bien à Lui qu’on Lui restitue. Aussi le Seigneur, voulant promulguer des lois sur les sacrifices et les présents que les hommes doivent lui offrir, commence-t-il par leur apprendre la nature de ces offrandes et dit : Veillez à Mes dons, Mes présents, Mes sacrifices afin de Me les offrir à Mes fêtes. Les dons que Je vais vous ordonner d’offrir lors de Mes fêtes sont Mes dons, c’est Moi qui vous les donne. Tout ce que les hommes possèdent, ils le tiennent de Moi. Qu’on ne s’imagine pas qu’en offrant les présents on procure à Dieu un avantage quelconque, qu’on ne commette pas cette impiété dans l’acte même par lequel on pense honorer Dieu. Quelle impiété en effet ! L’homme penser que Dieu a besoin de ce qu’il Lui apporte ! Dieu, avons-nous dit, apprend à l’homme que tout ce qu’il Lui offre, il le Lui restitue plutôt qu’il ne l’offre. Mais, voyons le sens des mots : Que vous M’offrirez à Mes fêtes.
Dieu a-t-il donc des fêtes ? Oui. Ce Lui est une grande fête que le salut du genre humain. A mon avis, tout fidèle, tout homme qui se convertit à Dieu, ou qui progresse dans la foi, donne lieu à une fête du Seigneur. Quelle joie n’éprouve-t-Il pas, dis-moi, quand l’impudique devient chaste, quand l’injuste se met à respecter la justice, quand l’impie devient pieux ! Toutes ces conversions individuelles donnent lieu à des fêtes pour Dieu. Il n’est pas douteux que Notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour notre salut a répandu Son sang, célèbre la plus grande de toutes les fêtes en voyant que ce n’est pas en vain qu’Il s’est humilié et, prenant la forme d’esclave, s’est fait obéissant jusqu’à la mort. Le Saint-Esprit aussi célèbre des fêtes en voyant se multiplier, avec les convertis, les temples qui Lui sont préparés.