sur Hébreux 10, 11-25
L’entrée dans la nouvelle alliance

Saint Jean Chrysostome
Homélie sur l’épître aux Hébreux, Homélie XIX, OC 20,p. 310s

L’auteur de la lettre aux Hébreux expose la grande supériorité de notre pontife, de notre sacrifice, du tabernacle, de l’alliance et des nouvelles promesses, après avoir montré combien tout cela diffère des choses de l’ancienne loi, puisque celles-ci sont temporelles au lieu d’être éternelles, sujettes à la mort au lieu d’être stables, imparfaites et non parfaites, apparences et figures de la réalité. En effet le nouveau prêtre n’a point été établi par la loi d’une ordonnance et d’une succession charnelle, mais par la puissance de sa vie immortelle. L’auteur n’hésite pas à dire avec le prophète : Tu es prêtre pour l’éternité, établissant ainsi la perpétuité de son sacerdoce ; puis au sujet du premier Testament, il a dit : Ce qui passe et vieillit est proche de sa fin, tandis que le second est nouveau, et a le pouvoir de remettre les péchés, ce qui n’avait pas été accordé au premier parce que la loi n’a rien mené à l’accomplissement. Il avait rappelé ce mot : Vous n’avez voulu ni sacrifice, ni oblation, nous faisant voir que le second tabernacle n’était point fait de main d’homme comme le premier, que Jésus Christ n’y est pas entré avec le sang des boucs, mais avec son propre sang, que le pontife ancien se tenait debout, et que le nôtre est assis. Après nous avoir montré combien la nouvelle alliance l’emporte sur la première, il nous dit : C’est pourquoi, frères, nous avons la confiance. D’où vient cette confiance ? De la rémission des péchés. Si les péchés nous font honte, ne devons-nous pas prendre confiance de leur complète rémission, et, non seulement de cela, mais de ce que nous sommes devenus les cohéritiers de Jésus-Christ et de ce qu’il nous a jugés digne de son amour, et de pouvoir ainsi entrer dans son sanctuaire. Par cette entrée, il désigne le ciel et l’accès aux choses spirituelles, ce à quoi il nous a initiés après les avoir établis et inaugurés, car l’initiation est une inauguration. Il est donc entré dans le sanctuaire pour nous y introduire en suivant cette voie nouvelle et vivante. N’est-ce pas la plénitude de nos espérances que cette voie nouvelle ? N’avons-nous pas eu en effet tout ce qu’il y a de meilleur et de plus grand puisque les portes du ciel nous sont ouvertes, ce qui n’avait pas été accordé au temps d’Abraham ?