Sur Hébreux 13, 1-25
L’hospitalité

Origène
Homélies sur la Genèse, SC 7bis, homélie 4, p. 145s

Dieu apparut à Abraham, comme il était assis à l’entrée de sa tente au chêne de Mambré. Et voici que trois hommes se tinrent là au-dessus de lui. Levant les yeux, Abraham vit, et voici, il y avait trois hommes au-dessus de lui ; il sortit à leur rencontre. Remarque tout de suite la diligence et l’ardeur d’Abraham quand il s’agit de ses devoirs. Il court à la rencontre, et, après la rencontre, il s’empresse de revenir à sa tente et il dit à sa femme : Viens vite à la tente. Chaque détail montre l’ardeur à recevoir : pour tout, de la hâte ; en tout l’empressement ; aucune nonchalance. Il dit donc à sa femme : Cours vite à la tente, verse trois mesures de fine farine et mets les pains à cuire sous la cendre. Lui-même courut au troupeau et prit un veau. Quel veau ? Sans doute le premier venu ? Non pas, mais un veau bon et tendre. Il a beau tout faire en hâte, il n’oublie pas cependant que c’est le principal et l’important qu’il faut offrir au Seigneur et à ses anges. Donc, il prit, ou plutôt il choisit dans son troupeau un veau bon et tendre, et le donna à son serviteur. Le serviteur se hâta de l’apprêter, dit le texte. Abraham court, sa femme s’empresse, son serviteur se hâte : pas de fainéant dans la maison du sage. Abraham sert donc le veau, avec le pain et la farine, ainsi que le lait et le beurre. Tels sont pour Abraham et pour Sara les devoirs de l’hospitalité.
Il sert donc des pains saupoudrés de trois mesures de fleur de farine. Il a reçu trois hommes : il a saupoudré les pains avec trois mesures de fleur de farine. Tout ce qu’il fait a un caractère mystique, tout renferme des mystères. Le veau est servi, voici encore un mystère. Le veau lui-même n’est pas dur, mais bon et tendre. Et que peut-il y avoir d’aussi bon que Celui qui s’est abaissé pour nous jusqu’à la mort, et qui a donné sa vie pour ses amis. Il est le veau gras que le Père égorge pour recevoir son fils repentant. Car le Père a tant aimé ce monde, qu’il a donné son Fils, son Unique, pour la vie de ce monde.