Sur Ac 5, 12-32

La parenté du Seigneur

Père Amédée Brunot

Saints et saintes de l’Evangile, p. 123s

 

Mystérieuse et attirante physionomie que celle de ce premier Patriarche de l’Eglise de Jérusalem. Qui donc était-il ? Quels sont sesliens avec Jésus ?

Celui qui devait devenir le chef de la communauté chrétienne de Jérusalem s’appelait Jacques. Son titre de frère de Jésus le distingue des autres personnages évangéliques qui portent le même nom. Qu’entendait-on par cette expression frères de Jésus ? Saint Matthieu nous rapporte ces réflexions des gens de Nazareth intrigués par la maîtrise souveraine de leur compatriote Jésus : N’est-ce pas là le fils du charpentier ? Est-ce que sa mère ne s’appelle pas Marie, et ses frères Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes chez nous ? Manifestement, c’est ce que pense l’Eglise, il ne s’agit pas là d’enfants de la Vierge Marie, mais de proches parents, probablement des cousins et des cousines de Jésus, habitant Nazareth ou les environs comme Cana ou Séphoris.

Cette parenté, semble-t-il, resta longtemps hostile à Jésus et partagea les préjugés des villageois de Nazareth. Jacques, dans son enfance, aura connu Jésus et joué avec lui. Mais quand Jésus commença son ministère, vers l’âge de trente ans, ce groupe de frères de Jésus se distingua nettement du groupe des apôtres et adopta une attitude critique. D’abord ils trouvèrent que leur cousin dépassait les bornes : ne disaient-ils pas : Il a perdu le sens. Puis ils lui reprochèrent de manquer d’audace : Puisque tu fais ces choses, manifeste-toi au monde. Et le témoin de ces propos d’ajouter : Ses frères eux-mêmes ne croyaient pas en lui.

La résurrection devait complètement retourner et gagner définitivement au Ressuscité cette parenté encombrante. Comme Pierre, Jacques fut favorisé d’une apparition spéciale du Seigneur. Il fut témoin de l’Ascension et se retira au Cénacle, là où nous retrouvons les frères de Jésus formant un groupe spécial à côté des apôtres.