saint Athanase, mémoire

sur Apocalypse 8, 1-13

Saint Athanase d’Alexandrie

Pape Benoît XVI

Les Pères de l’Eglise de Clément de Rome à Maxime le Confesseur, p. 72s

 

L’œuvre doctrinale la plus célèbre du saint évêque d’Alexandrie est son Traité sur l’Incarnation du Verbe de Dieu, le Logos divin qui s’est fait chair en devenant comme nous pour notre salut. Dans cette œuvre, Athanase formule une affirmation devenue justement célèbre, selon laquelle le Verbe de Dieu s’est fait homme pour que nous devenions Dieu ; il s’est rendu visible dans le corps pour que nous ayons une idée du Père invisible ; et il a lui-même supporté la violence des hommes pour que nous héritions de l’incorruptibilité. En effet, par sa résurrection, le Seigneur a fait disparaître la mort comme paille au feu. L’idée fondamentale de toute la théologie de saint Athanase est précisément celle-ci, que Dieu est accessible. Le Christ n’est pas un Dieu secondaire, il est le vrai Dieu, et, par notre communion à lui, nous pouvons nous unir réellement à Dieu. Il est réellement devenu Dieu avec nous. Parmi les autres œuvres de ce Père de l’Eglise, qui restent en grande partie liées aux questions de la crise arienne, mentionnons les quatre lettres qu’il adressa à son ami Sérapion, évêque de Thmuis, sur la divinité du Saint Esprit qu’il affirme avec netteté, et une trentaine de lettres dites festales, adressées en chaque début d’année, aux Eglises et aux monastères d’Egypte, pour préciser la date de la fête de Pâques, mais surtout pour assurer le lien entre les fidèles, les renforcer dans la foi, et les préparer à la grande solennité.

Enfin, Athanase est également l’auteur de textes de méditation sur les psaumes, qui se diffusèrent largement ; et surtout d’une œuvre qui fut un bestseller de la littérature chrétienne antique : la Vie de saint Antoine, abbé, écrite peu après la mort de ce saint, alors que l’évêque d’Alexandrie vivait en exil parmi les moines du désert égyptien. Athanase avait été l’ami du grand ermite, au point de recevoir une des deux peaux de brebis qu’Antoine laissa en héritage avec le manteau reçu en cadeau de l’évêque d’Alexandrie lui-même. Devenue vite très populaire, traduites presque immédiatement en deux versions latines, ainsi qu’en diverses langues orientales, la biographie, qui propose en exemple la figure si chère à la tradition chrétienne, contribua considérablement à la diffusion du monachisme, en Orient et en Occident. Ce n’est pas par hasard que la lecture de ce texte à Trèves est au centre du récit émouvant de la rencontre de deux fonctionnaires impériaux rapportée par Augustin, dans ses Confessions, en prémisses de sa propre conversion.