Sur Gn 12, 1-9.15, 1-6 ou Si 45, 1-16

Le service du Seigneur

Sœur Aquinata Böckmann

Apprendre le Christ, A l’écoute de saint Benoît, p. 53-54

 

Le service, dans la Règle de saint Benoît, appartient au Seigneur, il lui est dû. Le Prologue invite le moine à servir le Christ dans la fidélité, et dit d’une façon précise et concise que le but et le programme de cette Ecole, qu’est le monastère, est le Service du Seigneur. Tout au long de la Règle nous trouvons cette affirmation : le contenu des vœux est définit comme un service sacré, la vie liturgique est appelée le service que les moines ont voué ; Benoît emploie les mots service, charge, servir pour désigner la prière liturgique, l’obéissance, tous les travaux pratiques pour le but commun, le service des frères, celui des malades et des hôtes. Tout cela fait partie du service du Seigneur. Il ne s’agit pas seulement d’apprendre à servir le Seigneur, mais il faut que le même amour qui mène le moine à Dieu, nous amène aussi à nous occuper des frères que sont encore éloignés de lui.

Les disciples autour de Jésus forment une école semblable, une communauté au service du Seigneur. C’est Jésus lui-même qui appelle ses disciples, ce ne sont pas eux qui choisissent leur maître, comme c’est le cas des rabbins. De même, le Seigneur appelle les ouvriers au monastère par la Parole de l’Ecriture Sainte. Le disciple de Jésus ne sera jamais maître comme c’est l’usage chez les rabbins. Ce qui unit les disciples, ce n’est pas la Thora, comme chez les rabbins, mais la personne du Christ ; de même pour Benoît, la personne du Christ est beaucoup plus importante qu’une quelconque doctrine. Le disciple du Christ ne finit jamais d’apprendre. Jusqu’à sa mort, il reste celui qui écoute et qui obéit.

Les disciples accomplissent ce service également en se servant mutuellement et en servant le Royaume ; ils participent à la mission de Jésus par les actes et par la parole. Chaque monastère a la mission de témoigner du Royaume des cieux, soit en servant directement les hommes, soit par le rayonnement de la vie monastique, soit par la prière. A notre époque, l’idée d’apprentissage est d’une grande importance : pendant toute notre vie, nous sommes des apprentis, nous n’avons jamais fini d’apprendre. Par conséquent, notre attitude devant Dieu et les hommes est celle des mains ouvertes pour recevoir.