Sur 1 Rois, 21, 1-21.27-29

Repentir d’Achab

Pseudo-Ephrem

Sur les livres des rois, dans Le saint prophète Elie, p. 409s

 

Achab, sachant que les paroles d’Elie n’étaient pas oiseuses ni vaines, avant éprouvé en lui-même et en son peuple depuis longtemps combien elles étaient considérables, se repentit de son impiété, se reprit lui-même et blâma son acte abominable.

Ce qu’a fait et souffert le juste Naboth contient de nombreux symboles qui accomplissent le sens ecclésiastique ou en découlent. Le premier, d’une part, que Naboth refusa de donner au- roi qui le lui demandait l’héritage de ses pères, signifie la prudence des saints, qui ont décidé de garder l’héritage spirituel qui leur a été donné par leur Père qui est aux cieux et ne veulent pas l’échanger contre des plaisirs et des possessions de ce monde qui passe, mais ils ont préféré pour eux la mort, plutôt que de le vendre ou de l’échanger.

Ce que le juste Naboth a souffert nous indique les durs jugements qu’ont endurés les saints martyrs de la part des juges iniques, et particulièrement la cruauté des Juifs qui ont tué le Messie, ce que Notre Seigneur lui-même a expliqué dans la parabole de la vigne où il parle des ouvriers impies qui ont délibéré contre le fils de leur maître en disant : C’est l’héritier, venez, tuons-le et saisissons-nous de son héritage.

Et voici comment les Juifs ont exigé la mort du Messie en suivant le chemin pervers dans lequel avaient marché les notables de Yizréel pour lapider Naboth, fils de leur peuple, parce que, en effet, les Juifs calomnièrent le Messie et dirent : Il a péché contre Dieu et contre l’empereur. C’est ce que Caïphe dit dans l’assemblée : Voici, maintenant, vous avez entendu son blasphème, et les prêtres et les scribes crièrent devant Pilate : Nous avons trouvé cet homme qui séduit notre peuple et empêche de donner la capitation à César. Ils firent sortir Naboth hors de la ville et le tuèrent. Quant au Messie, il fut crucifié hors des portes de Jérusalem.

Le Seigneur dit à Elie : As-tu vu qu’Achab a eu honte devant moi ! Si la repentance d’Achab n’avait pas été vraie, elle n’aurait pas été louée par le Seigneur, ni n’aurait été diminuée la sentence portée contre lui. Or, il est exact qu’Achab n’a pas reçu sa condamnation tout entière, en ce que les chiens n’ont pas déchiré son cadavre, ni les oiseaux ne l’ont dévoré. Donc, ce que dit Elie comme parole du Seigneur doit être interprété au sens de la parole adressée à Moïse : J’effacerai ce peuple, et il ne l’effaça pas.