Sur Matthieu 22, 34-40

Tu aimeras…

Saint Basile le Grand

Les Règles monastiques, Grande Règle 2 et 5, p. s

 

L’amour de Dieu ne s’enseigne pas. Personne ne nous a appris à jouir de la lumière, ni à tenir à la vie par-dessus tout ; personne non plus ne nous a enseigné à aimer ceux qui nous ont mis au monde ou nous ont élevés.

De la même façon, ou plutôt à plus forte raison, ce n’est pas un enseignement extérieur qui nous apprend à aimer Dieu. Dans la nature même de l’homme se trouve inséré comme un  germe qui contient en lui le principe de cette aptitude à aimer. Ce germe, c’est à l’école des commandements de Dieu qu’il appartient de le recueillir, de le cultiver avec zèle, de le nourrir avec soin, de le porter à son épanouissement avec la grâce de Dieu.

Ineffables, indescriptibles sont les rayons de la beauté divine ! La langue ne peut en parler, l’oreille ne peut l’entendre ! L’éclat de l’étoile du matin, la clarté de la lune, la lumière du soleil, tout cela ne peut représenter la gloire de Dieu ; tout cela devant la véritable lumière est plus éloigné que ne l’est la nuit la plus profonde du midi le plus pur.

Ne pas aimer Dieu est pour l’âme la plus grande privation, le plus grand de tous les maux. Si l’affection des enfants pour leurs parents est un sentiment naturel, ne restons pas devant Dieu, lui qui nous a créés, comme des étrangers sans amour pour Lui. Si l’affection et l’amitié naissent spontanément en nous pour ceux qui nous font du bien, à combien plus forte raison pour Dieu dont les bienfaits pour nous sont si abondants, que leur nombre nous échappe, et si grands qu’un seul d’entre eux suffit à nous rendre éternellement reconnaissants.

Lorsque nous avons renoncé à tout ce qui n’est pas Dieu, il nous faut encore garder vigilant notre cœur ; partout il nous faut porter la sainte pensée de Dieu comme un sceau indélébile imprimé dans nos âmes, nous souvenir uniquement et inlassablement de Lui. Ainsi se développe en nous l’amour de Dieu, et, en même temps qu’il nous porte à l’accomplissement des commandements du Seigneur, il puise à son tour en eux sa durée et sa perfection.