Sur Jérémie 25, 15-17 . 27-38

« Le lion a quitté son repaire »

Père Maurice Cocagnac

Les symboles bibliques, p. 196s

 

Aux temps bibliques, le lion n’était pas rare en Palestine : il était à la fois admiré et redouté. Parmi les animaux qui ont belle allure, le livre des Proverbes cite le lion comme le plus valeureux des animaux.

Quand Samson pose son énigme du lion, la réponse est : Quoi de plus doux que le miel, quoi de plus fort que le lion ? Un proverbe dit : Le méchant fuit alors même que nul ne le poursuit ; mais le juste, comme le lionceau, est sûr de lui.

                   Saül et Jonathan étaient plus vaillants que des lions, dit-on dans le second livre de Samuël, et plus loin ce même livre nous dit que le brave a un cœur de lion. On comprend alors le sens de la bénédiction de Jacob qui voit un lion en son fils Juda : Tu es un jeune lion, ô Juda ; ô mon fils, tu es revenu du carnage ! Il a fléchi le genou et s’est couché tel un lion, et, telle une lionne, qui le fera lever ? Lors de la bénédiction de Dan par Moïse, il est fait une même référence au lion.

Le lion est redouté à cause de ses mâchoires, quand il sort de son repaire, comme le dit Jérémie dans le texte de ce jour, et son rugissement sème l’effroi. Tel est le Seigneur quand il défend Israël contre ses assaillants.

Combattre et vaincre un lion est une prouesse : l’aide de Dieu est parfois nécessaire. Avant de combattre Goliath, David déclare à Saül qu’il s’est déjà exercé à la lutte contre les fauves. Parmi les preux de David, Benayahou était célèbre pour avoir tué un lion dans une citerne, un jour de neige.

Au cours d’actions prophétiques, le lion intervient comme un instrument de Dieu. Un grand guerrier peut être appelé « Lion », tel est Assuérus lorsque, dans sa prière, Esther demande : Mets sur mes lèvres un langage charmeur lorsque je serai en face de ce lion.

                   La majesté du lion est l’image de la dignité royale : en Ezéchiel, la complainte des rois fait appel à ce symbole : Et toi, entonne une complainte sur les princes d’Israël. Tu diras : Ta mère, une lionne couchée parmi les lions. Au milieu des lionceaux, elle nourrissait ses petits. Finalement, Dieu lui-même sera comparé à un lion. Ezéchias voit dans sa maladie une attaque qui vient de Dieu : Comme le lion il a broyé tous mes os. La voix de Dieu est comme celle d’un lion ; la voix qui rugit et châtie peut devenir Parole divine : Un lion a rugi, qui ne craindrait ? Le Seigneur Dieu a parlé, qui ne prophétiserait ? Et Dieu dit par la bouche d’Osée : Moi, je serai comme un lion pour Ephraïm, comme un jeune lion pour la maison de Juda. Dans l’Apocalypse, le Messie est comparé à un lion : Ne pleure pas, il a remporté la victoire le Lion de la tribu de Juda, le rejeton de David ; c’est lui qui ouvrira le livre aux sept sceaux.