sur 1 Jean 1,1 – 2,1

Jean, le théologien

 

Pape Benoît XVI

La sainteté ne passe pas, p. 292s

 

Dans les Actes de Jean apocryphes, l’Apôtre est présenté non pas comme le fondateur d’Eglises, ni même à la tête de communautés déjà constituées, mais dans un pèlerinage permanent en tant que communicateur de la foi dans la rencontre avec des âmes capables d’espérer et d’être sauvées. Tout cela est animé par l’intention paradoxale de faire voir l’invisible. Et en effet, il est simplement appelé le Théologien par l’Eglise orientale, c’est-à-dire celui qui est capable de parler en termes accessibles des choses divines, en révélant un accès mystérieux à Dieu à travers l’adhésion à Jésus.

Le culte de Jean, apôtre, s’affirma à partir de la ville d’Ephèse, où, selon une antique tradition, il œuvra longtemps, y mourant à un âge extraordinairement avancé, sous l’empereur Trajan. A Ephèse, l’empereur Justinien, au VIème siècle, fit construire en son honneur une grande basilique dont il reste aujourd’hui encore des ruines imposantes. Précisément, en Orient, il a joui et joui encore d’une grande vénération. Dans l’iconographie byzantine, il est souvent représenté très âgé ; selon la tradition, il mourut sous l’empereur Trajan, et dans l’acte d’une intense contemplation, presque dans l’attitude de quelqu’un qui invite au silence.

En effet, dans un recueillement approprié, il n’est pas possible de s’approcher du mystère suprême de Dieu et de sa révélation. Cela explique pourquoi, il y a des années, le Patriarche œcuménique de Constantinople, Athénagoras, celui que le Pape Paul VI embrassa lors d’une mémorable rencontre, affirma : Jean est à l’origine de notre plus haute spiritualité. Comme lui, les silencieux connaissent ce mystérieux échange de cœurs, invoquent la présence de Jean et leur cœur s’enflamme. Que le Seigneur nous aide à nous mettre à l’école de saint Jean pour apprendre la grande leçon d’amour de manière à nous sentir aimés par le Christ jusqu’au bout et donner notre vie pour Lui.