Actes 16, 16-40

L’influence du mal

Père Divo Barsotti

Les Actes des Apôtres, p. 354s

        A Philippes, se manifeste le pouvoir du Malin. Nous ne pouvons éliminer du Nouveau Testament la présence active des êtres qui s’opposent à Dieu, et veulent gagner les hommes à leur hostilité contre le plan divin. De même que l’action de l’Esprit-Saint est réelle dans l’Eglise, ainsi l’action du Malin est réelle dans les peuples païens. Et souvent, c’est à l’ouverture du message évangélique que cette action maligne semble vouloir en compromettre la pureté. L’Eglise naissante se trouve devoir démasquer l’action de Satan qui cherche à traverser les plans divins.

       Ce n’est pas la première fois que nous le voyons : Simon le Mage a voulu s’emparer de la puissance même de Dieu pour la mettre au service de son orgueil et de son avarice. Puis le mage Bar-Jésus, dans l’île de Chypre. C’est la démonstration de puissance de Paul qui fait taire Bar-Jésus et détermine la conversion de Sergius Paulus.

       L’homme est en dépendance de Dieu, ou du Malin. Le vide de Dieu est immédiatement rempli par Satan. Au besoin que les hommes sentent de Dieu répondent diverses formes de magie, de divination, de superstition. Et ces formes décadentes de religion ne veulent pas mourir : elles cherchent à trouver un aliment dans la force divine de l’Evangile. Cette fois, c’est une jeune esclave possédée par un pouvoir de Python, qui proclame que Paul et Timothée sont serviteurs du Dieu Très-Haut, comme les démons de l’Evangile confessant le Christ. L’esprit de mensonge veut survivre, en feignant de se mettre au service de la vérité. Mais Paul n’accepte pas la collaboration du mensonge : il ordonne à l’esprit de sortir.

          L’homme de Dieu ne peut accepter l’aide du « monde » au sens où le monde est condamné ; il ne peut se compromettre avec un monde dominé par le Malin, même si celui-ci semble offrir tout son pouvoir pour aider son ministère. En fait, l’esprit mauvais veut asservir l’apôtre, en chaîner sa liberté, et surtout l’arracher à la pure dépendance de l’Esprit-Saint.