Actes 17, 1-18

Difficultés à Thessalonique

Saint Jean Chrysostome

Homélie 37 sur les Actes des Apôtres, p. 214s

       A Thessalonique, Paul essayait d’expliquer que le Messie devait souffrir, puis ressusciter des morts. La seconde de ces choses est beaucoup plus étonnante que la première ! Si Dieu permit que l’innocent mourût, à plus forte raison permit-il qu’il ressuscitât. Mais les Juifs, furieux, recrutèrent des vauriens qui traînaient dans les rues, ameutèrent la foule, et semèrent le désordre dans la ville ; ils prirent quelques misérables, estimant n’être pas en nombre suffisant, eux, les Juifs, pour la sédition, comprenant d’ailleurs combien leur tentative était peu motivée. C’est toujours par le désordre, c’est toujours avec le concours de gens sans aveu qu’ils s’efforcent d’arriver à leurs fins. Ne trouvant ni Paul, ni Silas, ils traînèrent Jason et quelques frères. Quelle violence ! Ils l‘arrachent sans droit de son domicile. Or, disent-ils, Ils sont, tous, rebelles aux édits de l’empereur, et ils prétendent qu’il y a un autre roi, Jésus ! Comme ils ne pouvaient les accuser, ni de tenir des propos contraires aux lois, ni soulever les habitants de la ville, ils invoquent un autre crime contre eux, le crime de lèse-majesté. Mais que craignez-vous de ce roi puisqu’il est mort ? Voyez comment les persécutions provoquent toujours le développement du règne de l’Evangile ? Aucune pensée criminelle n’agitait leur esprit ; les uns embrassèrent la foi, les autres s’appliquèrent au contraire à vexer ces derniers. Beaucoup d’entre eux devinrent croyants ainsi que des femmes grecques de haut rang. Nouvel exemple de la conversion de plusieurs gentils. Ce que nous devons constater, c’est le caractère providentiel du départ des apôtres : la crainte n’y était pour rien ; car, si la crainte les y eût décidés, ils eussent renoncé au ministère de la prédication et cessé d’irriter les Juifs à ce sujet. L’historien dit avec raison des Juifs qu’ils vinrent pour émouvoir et soulever la population ; par là, il donne une juste idée de leur rage et de leur indomptable fureur.

          Aussitôt, les frères firent partir Paul par la mer ; Paul est le seul qu’ils fassent partir, Silas et Timothée restent sur place. Ils redoutaient qu’il ne lui arrivât malheur ; c’était leur principale préoccupation.