Les Actes des Apôtres 15,36 – 16,15

Paul et le Macédonien

Claire Patier

Les Actes des Apôtres, p. 70s

        Depuis sa conversion, Paul vit de l’Esprit-Saint, lui qui a osé écrire : Qui a connu la pensée du Seigneur pour pouvoir l’instruire ? Et nous l’avons, nous, la pensée du Seigneur. Avec ceux qui l’accompagnent, il est à l’écoute de l’Esprit-Saint, et saint Luc raconte que leur mission se déroule vraiment dans l’obéissance à ce même Esprit-Saint par lequel ils se laissent conduire. Ils parcoururent la Phrygie et le territoire galate, le Saint-Esprit les ayant empêchés d’annoncer la Parole en Asie. Ils tentèrent d’entrer en Bithynie, mais l’Esprit de Jésus ne le leur permit pas.

       Ne pouvant aller en Asie ou en Bithynie, Paul est averti en songe d’avoir à passer en Macédoine : Pendant la nuit, Paul eut une vision : un Macédonien était là, debout, qui lui adressait cette prière : « Passe en Macédoine, viens à notre secours ! » Aussitôt après cette vision, nous cherchâmes à partir pour la Macédoine, persuadés que Dieu nous appelait à y porter le Bonne Nouvelle.

       La vision du Macédonien qui appelle au secours est comme une confirmation des désirs de l’Esprit-Saint, le verbe grec ici traduit par persuadés veut dire : nous avions reçu la conviction, nous avions reçu une preuve venant de l’Esprit-Saint. Totalement désireux de faire la volonté du Seigneur, et seulement sa volonté, les missionnaires cherchent à scruter les signes de cette volonté pour s’y conformer. L’Eglise est née dans l’obéissance et dans la confiance : si Dieu est un Dieu qui parle, nous devons être attentifs à sa parole pour la mettre en pratique.

       Deux mille ans après, il n’y a aucune raison de modifier cette attitude, d’autant que l’Eglise nous exhorte à demeurer fidèles à cet amour, confiant dans l’action incessante du Saint-Esprit : « Parce que l’Esprit-Saint est l’Onction du Christ, c’est le Christ, la Tête du Corps, qui le répand dans ses membres pour les nourrir, les guérir, les organiser dans leurs fonctions mutuelles, les vivifier, les envoyer témoigner ».

           Le Macédonien disait à Paul : Viens à notre secours ! Autrement dit : « Donne-nous le salut ». En effet le secours et le salut sont deux notions très proches. Annoncer la Bonne Nouvelle, c’est porter secours à ceux qui sont dans les ténèbres, à ceux qui ne connaissent pas le Christ, c’est leur annoncer  le salut en Jésus dont le Nom signifie Dieu sauve.