Les Actes des Apôtres 15,5-35

Conclusions sur la rencontre de Jérusalem

Saint Jean Chrysostome

Homélie 33 sur les Actes des Apôtres, OC 15, p. 170s

        Les apôtres et les anciens, avec toute l’Eglise, décidèrent de choisir quelques-uns d’entre eux et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabé. Ce n’est pas inconsidérément que ces dispositions sont arrêtées : pour leur concilier toute l’autorité désirable, ils choisissent des messagers dignes de confiance. Remarquez le ton pressant de leur message : les apôtres et les anciens, vos frères, adressent leurs salutations aux frères d’origine non juive qui vivent à Antioche, en Syrie, en Cilicie. Nous avons appris que des gens venus de chez nous vous ont troublés et inquiétés par leurs paroles. Nous ne leur avions donné aucun ordre à ce sujet. Il n’en fallait pas davantage pour signaler ce qu’il y avait d’imprudent dans une telle conduite ; et, en même temps, il était digne de la modération des apôtres de ne pas pousser plus loin leurs reproches. Il nous a plu de nous réunir ensemble, de choisir des hommes, de vous les envoyer avec Paul et Barnabé, eux qui ont risqué leur vie au service du Christ. Evidemment, il n’y avait dans cette mesure rien de tyrannique, tous étaient d’accord de la nécessité de la prendre, et la lettre où elle était exposée ne fut écrite qu’après mûre délibération. Des  hommes choisis par nous. Si l’on envoie Paul et Barnabé, ce n’est pour les blesser, l’éloge qu’on fait de ces deux apôtres le prouve abondamment : des hommes qui ont risqué leur vie au service du Christ. Le Saint-Esprit et nous-mêmes… Puisque l’Esprit-Saint a dicté cet arrêt, il n’y a pas qu’une autorité humaine ! … avons décidé de ne vous imposer aucun fardeau en dehors des devoirs suivants : ne pas manger de viandes provenant de sacrifices offerts aux idoles, ne pas manger de sang, ni de la chair d’animaux étranglés, vous garder de l’immoralité. Ce n’est pas une loi nouvelle qui est promulguée. Le Christ n’avait jamais traité cette question : ces dispositions sont empruntées à la loi mosaïque.

                Désormais, plus de divisions, plus de querelles : la paix rétablie solidement parmi les fidèles, les envoyés s’en retournèrent pleins de joie. C’était contre Paul principalement que l’opposition s’était dirigée ; mais dorénavant, il parle en toute liberté. Donc nul d’orgueil dans l’Eglise, mais bien plutôt une harmonie parfaite.