Les Actes des Apôtres 10,34 – 11,4+18

La venue de l’Esprit-Saint sur les païens

Saint Jean Chrysostome

Homélie 24 sur les Actes des Apôtres, OC 15, p. 74s

Frères, voyez l’économie de la Providence. Dieu n’attend pas que le discours de Pierre soit fini, ni que le baptême soit donné par ses soins ! Ces hommes ont manifesté d’admirables sentiments, ils ont reçu le germe de la doctrine, ils croient que les péchés sont tous remis par le baptême, c’en est assez, l’Esprit descend. Les choses se passent ainsi parce que Dieu veut fournir d’avance à Pierre un grand moyen de justification. Mais encore pour qui prend-il cette mesure ? Pour les Juifs qui ne voyaient cela qu’avec une profonde peine. Aussi l’action de Dieu se fait-elle sentir partout et toujours. Pierre n’est là que comme par hasard, leur enseignant que les Apôtres doivent aller désormais vers les nations, que tout cela doit avoir lieu à cause d’elles. N’en soyez pas étonnés. Tant de controverses s’élevèrent après de telles manifestations, soit à Césarée, soit à Jérusalem. Que ne serait-il pas arrivé si ces manifestations ne s’étaient pas produites ? De là ce qu’elles ont de frappant. Observez comment Pierre saisit la circonstance pour se justifier ; sa réponse vous est signalée dans le récit : Alors Pierre répondit : Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu l’Esprit-Saint comme nous ? On sent qu’il en vient à ses fins. Il laisse éclater son impatience ; cette pensée était depuis longtemps dans son cœur. Peut-on refuser l’eau du baptême ?, s’est-il écrié. C’est presque un mouvement d’indignation contre ceux qui l’empêchaient et qui soutenaient que cela ne devait pas se faire. C’est bien ce qui devait s’accomplir, semble-t-il dire, ce baptême dont nous sommes nous-mêmes baptisés. Il donna l’ordre de les baptiser au nom du Christ. S’étant justifié, il fait donner le baptême, et c’est par ces choses mêmes qu’il instruit ses auditeurs, tant celle-ci était odieuse aux Juifs. C’est pour cela qu’il a commencé par sa propre défense, bien que les actes parlent assez haut ; et l’ordre vient ensuite. Alors ils le prièrent de rester avec eux quelques jours, ce qui fait qu’il se montre plein de confiance, et qu’en effet il reste.