Saint Thomas

Benoît XVI

La sainteté ne passe pas, p. 131s

       Le quatrième Evangile nous offre plusieurs informations qui décrivent certains traits significatifs de la personnalité de l’apôtre Thomas. La première concerne l’exhortation qu’il fit aux apôtres lorsque Jésus, à un moment critique de sa vie, décida de se rendre à Béthanie pour ressusciter Lazare, s’approchant ainsi dangereusement de Jérusalem. A cette occasion, Thomas dit à ses condisciples : Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! Sa détermination à suivre le Maître est véritablement exemplaire et nous offre un précieux enseignement : elle révèle la totale disponibilité à suivre Jésus, jusqu’à identifier son propre destin avec le sien et à vouloir partager avec Lui l’épreuve suprême de la mort. En effet, le plus important est de ne jamais se détacher de Jésus. D’ailleurs lorsque les Evangiles utilisent le verbe suivre, c’est pour signifier que là où Il se dirige, son disciple doit également se rendre. D’ailleurs lorsque les Evangiles utilisent le verbe suivre, c’est pour signifier que là où Il se dirige, son disciple doit également se rendre.

       Une deuxième intervention de Thomas apparaît lors de la Dernière Cène. A cette occasion, Jésus, prédisant son départ imminent, annonce qu’il va préparer une place à ses disciples pour qu’ils aillent eux aussi là où Il se trouve ; et il précise : Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin. C’est alors que Thomas intervient en disant : Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? En réalité, avec cette phrase, il révèle un niveau de compréhension plutôt bas ; mais ces paroles fournissent à Jésus l’occasion de prononcer la célèbre définition : Moi, je suis le Chemin, la Vérité, la Vie. C’est donc tout d’abord à Thomas que cette révélation est faite, mais elle vaut pour nous tous, pour tous les temps. Chaque fois que nous entendons ou que nous lisons ces mots, nous pouvons nous placer en pensée aux côtés de Thomas et imaginer que le Seigneur nous parle à nous aussi, comme Il lui parla. Dans le même temps, sa question nous confère à nous aussi le droit, pour ainsi dire de demander des explications à Jésus. Souvent, nous ne le comprenons pas. Ayons le courage de dire : Je ne te comprends pas, Seigneur, Seigneur, écoute-moi, aide-moi à comprendre. De cette façon, avec cette Franchise qui est la véritable façon de prier, de parler avec Jésus, nous exprimons la petitesse de notre capacité à comprendre, et, dans le même temps, nous nous plaçons dans l’attitude confiante de celui qui attend la lumière et la force de celui qui est en mesure de les donner.