Job 7, 1-21

Dieu seul

Saint Augustin

Commentaire du psaume 74,1 OC 13, p. 357s

       Ce psaume apporte à l’enflure de l’orgueil le remède l’humilité. En même temps, il réconforte les humbles par l’espérance ; il veille ainsi à ce que personne ne présume orgueilleusement de soi et que personne, en son humilité, ne désespère de Dieu. Il existe en effet une promesse venant de Dieu, promesse réitérée et certaine, ferme et inébranlable, fidèle et indubitable, qui console les affligés. Car comme il est écrit dans le livre de Job, n’est-ce pas un temps de corvée que le mortel vit sur la terre ? Il ne faut donc pas souhaiter que notre vie soit toujours prospère, ni fuir uniquement les adversités. Il nous faut nous garder de la prospérité et de l’adversité, de la prospérité qui pourrait nous corrompre, de l’adversité qui pourrait nous abattre.

       Dans quelle condition que l’on se trouve, ici, sur la terre, il n’existe de refuge qu’en Dieu seul, et de joie que dans les promesses. Car une vie regorgeant de richesses trompe le grand nombre. Dieu, lui, ne trompe personne. Lorsque quelqu’un se convertit à Dieu, ses joies changent, ses plaisirs changent. Rien ne lui est ôté, mais tout est transformé. Toutes les délices de cette vie ne sont pas encore des réalités ; notre espérance est à ce point certaine qu’il faut la placer au-dessus des joies de ce monde. C’est ce que dit le psalmiste : Mets ta joie dans le Seigneur. Et de peur que tu ne t’imagines posséder dès à présent ce qui t’est promis, il ajoute aussitôt : Il comblera les désirs de ton cœur. Si tu ne possèdes pas encore ce que ton cœur désire, comment mettre ta joie dans le Seigneur, sinon en comptant sur les promesses de celui qui s’est engagé envers toi, se faisant ainsi ton débiteur ? Mets ta joie dans le Seigneur, il comblera les désirs de ton cœur.