1 Corinthiens 7,25-40 ou Apocalypse 7,9-17

Nuit Sainte

Sœur Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein)

Le secret de la croix, p. 59s

              Mon Seigneur et mon Dieu, Tu m’as conduite sur un long chemin, obscur, pierreux et dur. Maintes fois mes forces faillirent m’abandonner, à peine j’espérais voir un jour la lumière. Pourtant au plus profond de la douleur où mon cœur se figeait, une étoile claire et douce se leva pour moi. Elle me conduisit fidèlement, je la suivis, d’abord hésitante, puis de plus en plus confiante : je me tenais enfin à la porte de l’Eglise.

       Elle s’ouvrit, je demandai d’entrer. Par la bouche de Ton prêtre, Ta Parole de bénédiction me salue. A l’intérieur, des étoiles de Noël rouges épanouies jalonnent le chemin jusqu’à Toi. Elles T’attendent en cette Nuit sainte. Ta bonté pourtant permet qu’elles illuminent mon chemin vers Toi. Elles me précèdent. Le secret que je devais cacher dans le fond de mon cœur, je peux maintenant le proclamer à haute voix : je crois, je confesse ! Le prêtre m’accompagne sur les marches de l’autel ; j’incline le front, l’eau sainte coule sur ma tête.

       Est-il possible, Seigneur, que renaisse celui qui a déjà franchi la moitié de sa vie ? Tu l’as dit, et pour moi c’est devenu réalité. Le fardeau d’une longue vie de fautes et de souffrances est tombé de moi. Debout, je reçus le manteau blanc qu’ils déposèrent sur les épaules, image lumineuse de la pureté. Je porte la bougie dans ma main, sa flamme annonce que Ta sainte vie brûle en moi. Mon cœur est devenu une crèche, elle T’attend.

       Peu de temps ! Marie, Ta Mère et aussi la mienne m’a donné son nom. A minuit, elle dépose son enfant nouveau-né dans mon cœur. Oh ! Aucun cœur d’homme ne peut comprendre ce que Tu réserves à ceux qui T’aiment. Maintenant, je T’ai et je ne Te lâcherai jamais plus. Où que conduise le chemin de ma vie, Tu es toujours auprès de moi, rien ne pourra jamais me séparer de Ton amour.