Marc 10, 2-16

« Laissez venir à moi les petits enfants »

Saint Nicolas de Jitcha

Prières sur le lac, p. 156s

 

        Laissez venir à moi les petits enfants ! crie à haute voix le Fils de la Vierge, et seuls les enfants viennent à Lui. De l’enfer et des flammes seront responsables ceux qui défendent aux enfants l’accès au Fils de Dieu. Car ils ne s’en approchent pas, ni ne permettent pas aux autres de s’en approcher.

       Pourquoi les enfants, Seigneur, pourquoi appelles-Tu les enfants ?, demandent ceux qui ont été créés et non engendrés à Celui qui a été engendré et non créé. Comme des statues de pierre, ainsi sont ceux qui ont été et non engendrés : ils sont mus par les vents du monde. Quant à Celui qui a été engendré et non créé, Il Se meut par la vie du dedans, et les vents du monde Le fuient.

       Parce que je suis un enfant, moi aussi, j’appelle les enfants. Les imposteurs voient en moi un imposteur, les impies un impie et le tyran un usurpateur. Les pharisiens demandent : Qui est-il celui-là ? Et ils ne peuvent s’en souvenir, et les raisonneurs me poursuivent avec leur sagesse terrestre.

       Seuls les enfants me connaissent, car je suis un enfant moi aussi. Comme un enfant, je ne m’appartiens pas, et, comme un enfant, je ne cherche pas la gloire pour moi. Comme un enfant, je ne pense rien par moi-même ; comme un enfant, je pense à ce que mon Père m’enseigne, je dis ce que j’entends, et je fais ce que je vois.

       Les enfants cessent d’être des enfants, moi, je ne cesse d’être un enfant. Les enfants cessent d’être des enfants à cause de leurs mauvais guides, ceux qui leur interdisent un séjour permanent auprès de moi et qui leur enseignent l’ancienne sagesse du monde. Moi, je ne cesse d’être un enfant, car je me nourris éternellement de la jeune sagesse du ciel.

       Je vous le dis, mon Royaume est le royaume des enfants. Et vous, soyez lumineux et enfant éternel dans le giron de la Sainte Trinité, aide moi par Ton innocence, la plus grande force qui soit dans tous les mondes à naître par l’Esprit-Saint. Que je sois, tel un nouveau-né engendré, inséparable de Toi dans l’éternité, ô Prince de l’innocence de tous les innocents !