Siracide 17, 15-32

« Convertis-toi au Seigneur et renonce au péché »

Saint Léon le Grand

Dix-neuvième sermon sur la Passion du Seigneur, SC 74 bis, p. 251s

 

       Que le peuple de Dieu reconnaisse qu’il est une nouvelle créature dans le Christ, qu’il soit attentif à comprendre qui l’a adopté et quel est celui qu’il a lui-même adopté. Que ce qui a été renouvelé ne retourne pas à l’inconstance de son état ancien et que celui-là ne renonce pas à son labeur ; celui qui a mis la main à la charrue, qu’il regarde ce qu’il sème et ne retourne pas vers ce qu’il a abandonné. Que nul ne retombe dans les vices dont il s’est relevé, mais, même si par suite de la faiblesse de la chair, il gît encore en proie à quelques maladies, qu’il désire instamment être guéri et rétabli. Telle est la voie du salut, telle la manière d’imiter la résurrection commencée dans le Christ. Puisqu’on ne manque pas de tomber ou de broncher sur le chemin glissant de cette vie, que les pas des marcheurs quittent les sols mouvants pour la terre ferme, car, selon qu’il est écrit, le Seigneur mène les pas de l’homme et sa marche lui plaît. Quand le juste tombe, il ne reste pas terrassé, car le Seigneur lui soutient la main.

 

       Cette méditation, frères bien-aimés, nous devons la retenir pour sanctifier toute notre vie. Les exercices actuels doivent tendre à transformer en habitude des pratiques dont la courte expérience a fait la joie des âmes fidèles, ils doivent aussi tendre à conserver la pureté et à détruire par une prompte pénitence tout péché qui pourrait nous surprendre. La question de maladies anciennes est difficile et longue : qu’on applique donc les remèdes d’autant plus vite que les blessures sont plus récentes, afin que, nous relevant toujours totalement de toutes nos chutes, nous méritions d’arriver dans le Christ Jésus notre Seigneur à cette incorruptible résurrection de la chair appelée à la glorification : en lui qui vit et règne avec le Père et avec l’Esprit-Saint pour les siècles des siècles. Amen.