Matthieu 4, 18-22

« Venez à ma suite »

Saint Nicolas de Jitcha

Homélies sur les évangiles des dimanches et jours de fête, p. 361s

       Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pécheurs d’hommes ». Eux, aussitôt, laissant les filets, Le suivirent.

       Le Seigneur connaît leur cœur ; tels des enfants, ces pêcheurs, Pierre et André, croient en Dieu et se plient aux lois divines. Ils ne sont pas habitués à diriger, à commander, mais seulement à travailler et à écouter. Ils ne possèdent rien par eux-mêmes ; l’humilité et l’obéissance envers la volonté de Dieu emplit leur cœur. Tout simples pêcheurs qu’ils fussent, leur âmes a soif  et faim pour le plus de vérité possible et de justice possible. André avait déjà auparavant quitté ses filets de pêche pour suivre Jean le Précurseur en disciple. Mais dès que Jean avait montré le Christ comme plus grand que lui-même, André avait quitté Jean et suivi le Christ. Ce sont des âmes vives qui aspirent sans cesse à plus de justice divine et à plus de royaume de Dieu. C’est pourquoi le Christ leur dit sur un ton de commandement : Venez à ma suite ! C’est de cette manière que Dieu agit avec nous tous. Il ne cherche pas à nous amener de force sur la voie du salut, mais nous laisse décider, en toute liberté, et selon notre entendement en faveur de notre salut ou de notre déchéance. Mais quand Dieu, qui voit dans nos cœurs, remarque que nos cœurs se réfugient sur la voie du bien, la voie du salut, alors Il nous attire résolument vers un tel chemin. Mais quand il voit que nos cœurs sont totalement rangés sur la voie de la déchéance et du mal, alors Dieu nous quitte complètement et Satan devient notre maître. Il en a été ainsi avec le traître Judas ; quand son cœur s’est totalement tourné vers le mal et a choisi de suivre la voie sombre de la déchéance, le Christ n’a plus essayé de le faire revenir de cette voie ; au contraire, voyant que Satan s’était déjà glissé dans Judas, le Seigneur lui dit : Ce que tu fais, fais-le vite ! Ainsi ni en ce qui concerne Pierre et André, ni en ce qui concerne Judas, le Seigneur ne porte atteinte à la liberté de choix individuel, n’intervenant qu’après que les hommes ont clairement choisi le bien ou le mal ; Il dit résolument à Pierre et à André : Venez à ma suite !, et à Judas : Ce que tu fais, fais-le vite !