Isaïe 43, 19-28

Avec la venue du Précurseur, desormais tout est neuf

Saint Irénée

Contre les Hérésies, III, 9-10, p. 298s

       Matthieu dit à propos de Jean Baptiste, ainsi d’ailleurs que Luc : c’est de lui que le Seigneur a dit par la bouche du prophète : Voix qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits les sentiers de notre Dieu ; toute vallée sera comblée, toute montagne et tout colline abaissée ; les chemins tortueux deviendront droits, les chemins raboteux seront aplanis ; toute chair verra le Salut de Dieu. Il n’y a donc qu’un seul et même Dieu, le Père de Notre Seigneur : c’est lui qui, par les prophètes, a promis d’envoyer le Précurseur, et c’est qui qui a rendu son Salut, c’est-à-dire son Verbe, visible pour notre chair, en le faisant chair lui-même, afin qu’à tous les êtres fut manifesté leur Roi ; car il fallait que ceux qui seraient jugés voient les Juges et connaissent Celui par qui ils seraient jugés. Et il fallait que ceux qui seraient glorifiés connussent Celui qui leur ferait don de la Gloire.

       Jean Baptiste est venu afin de préparer le peuple, annonçant d’avance, à ses compagnons de servitude, l’avènement du Sauveur, prêchant la pénitence, afin que, lorsque le Seigneur serait présent, ils fussent en état de recevoir son pardon pour être revenus à Celui auquel ils s’étaient rendus étrangers par leurs péchés et leurs transgressions, selon ce que dit David : Les pécheurs se sont rendus étrangers dès le sein maternel, ils se sont égarés dès leur conception. C’est pourquoi, en les ramenant à leur Seigneur, il préparait au Seigneur un peuple bien disposé, dans l’Esprit et la puissance d’Elie.

       Oui, dans sa miséricorde, Dieu nous a visités, Soleil levant venu d’en haut, et il a brillé pour ceux qui étaient assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, et il a dirigé nos pas sur le chemin de la paix. C’est en ces termes que Zacharie, délivré du mutisme qu’il s’était attiré par son incrédulité, et rempli d’un Esprit nouveau, bénissait Dieu d’une manière nouvelle. Car tout était dorénavant nouveau, du fait que le Verbe venait d’accomplir, par un processus nouveau, l’économie de sa venue dans la chair, afin que l’homme, qui s’en était allé hors de Dieu, fût réintégré par lui dans l’amitié de Dieu. C’est pourquoi cet homme apprenait à honorer Dieu d’une manière nouvelle, mais nullement à honorer un autre Dieu pour autant, car il n’y a qu’un seul Dieu qui justifie les circoncis en suite de la foi, et les incirconcis au moyen de la foi.