Ephésiens 5,21-6,4 ou 1 Jean 3,1-2+21-24

La sainte famille de Nazareth

Pape François

La joie de l’amour, exhortation apostolique, n° 65-66

       L’incarnation du Verbe dans une famille humaine, à Nazareth, touche par sa nouveauté l’histoire du monde. Nous avons besoin de plonger dans le mystère de la naissance de Jésus, dans le oui de Marie à l’annonce de l’ange, lorsque la Parole a été conçue dans son sein ; également dans le oui de Joseph, qui a donné à Jésus son nom et a pris en charge Marie ; dans la fête des bergers près de la crèche, dans l’adoration des Mages, dans la fuite en Egypte, à travers laquelle Jésus participe à la douleur de son peuple exilé, persécuté et humilié ; dans l’attente religieuse de Zacharie et dans la joie qui accompagne la naissance de Jean-Baptiste, dans la promesse accomplie pour Siméon et Anne au Temple, dans l’admiration des docteurs admirant la sagesse de Jésus adolescent ; et nous avons aussi besoin de pénétrer les trente longues années où Jésus gagnait son pain en travaillant de ses mains, en murmurant la prière et la tradition croyante de son peuple, et en étant éduqué dans la foi de ses parents, jusqu’à la faire fructifier dans le mystère du Royaume. C’est cela le mystère de la Nativité et le secret de Nazareth, plein de parfum familial ! C’est le mystère qui a tant fasciné François d’Assise, Thérèse de l’Enfant-Jésus et Charles de Foucauld, où se désaltèrent les familles chrétiennes pour renouveler leur espérance et leur joie.

       L’alliance d’amour et de fidélité, dont vit la Sainte Famille de Nazareth, illumine le principe qui donne forme à toute famille et la rend capable de mieux affronter les vicissitudes de la vie et de l’histoire. Sur cette base, toute famille, malgré sa faiblesse, peut devenir une lumière dans l’obscurité du monde. « Une leçon de vie familiale : que Nazareth nous enseigne ce qu’est la famille, sa communion d’amour, son austère et simple beauté, son caractère sacré et inviolable, apprenons de Nazareth comment la formation qu’on y reçoit est douce et irremplaçable, apprenons quel est son rôle primordial sur le plan social, disait le pape Paul VI, le 5 janvier 1964 à Nazareth, là où le Seigneur Jésus a passé le plus clair de son temps avant d’affronter sa vie publique qui l’a menée à la passion et à la résurrection.